Les murmures du Serpent!


Les murmures du Serpent
Lui viennent en vieillissant

Il dit qu’il est gentil
Qu’il n’ a plus d’appétit
C’est pour ça qu’aujourd’hui
Il mange que les petits

Les morsures du Serpent
Un poison envoûtant

Il dit qu’il est léger
Quand il part voyager
En se piquant le nez
Et qu’il veut partager

Les mixtures du Serpent
Se vendent à prix coûtant

Il dit qu’il est nouveau
Qu’il repart à zéro
Que pour faire la photo
Il a changé sa peau

Les murmures du Serpent
Lui viennent avec les ans

Il dit qu’il est sympa
De raconter tout bas
Une histoire d’autrefois
A ces gamins de là

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L’histoire à inventer!




« Comme il n’était pas venu avant l’heure du départ,
Je ne l’ai pas attendu et j’ai repris la barre … »


Si mon histoire te plaît,
Je suis dans de beaux draps
Et j’ai tout intérêt
A pas faire de faux-pas!

Mon histoire n’est pas vraie
Et tu ne me crois pas;
Car, si elle était vraie,
Tu la saurais déjà.

Mon histoire te déplaît;
Tu dis que ça va pas,
Que tu es au regret;
Mais, que t’écoutes pas.

Mon histoire te plaît bien
Et tu trouves ça sympa;
Mais tu attends la fin,
En pensant au repas.

« Comme il n’avait pas conclu, qu’il était en retard,
Il jugea, plutôt à vue, que mieux vaut le hasard! »

Je n’a pas commencé,
Déjà tu me coupas;
Je suis ton obligé;
Mais, je me souviens pas.
L’histoire à inventer,
Elle s’emmêle dans tout ça!


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On dit que c’est un prince!


On dit que c’est un prince
Qui a beaucoup d’allure,
Que, déjà, il en pince
Pour la Sœur la plus pure.

On dit qu’il est légat,
Ou bien un truc comme ça.
On dit qu’il fait la loi,
Quand il part au combat.

On dit que c’est un prince
Qui a beaucoup d’azur,
Que son œil se rince
Dans le bleu le plus pur.

On dit qu’il est paria,
Mais qu’on le savait pas,
Qu’il est un renégat
Et que ça se saura.

Son enveloppe mince
Est griffée de césures.
On attendait un prince;
On n’a vu que blessures!

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Je, tu, il et moi!


Je n’ai pas pu sauter,
Car mon père a crié.
Ma mère sortait les poubelles,
Je crois.

« Tu sera le dernier. »
M’a crié le premier
Des grands connards à bretelles,
Cent fois.

Il a voulu grimper
Dedans un cerisier.
Il s’est cassé la gamelle,
Trois fois.

J’étais pas rassuré;
Je sais pas bien nager.
La proue de ma caravelle
Se noie.

« Tu seras le dernier,
Si tu veux l’écouter. »
Dit ma mère, de sa vaisselle,
« Ai foi! »

Il a pas hésité
A sauter le premier
Et il a brisé ses ailes,
Sa voix!

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L’enfant des marécages!


Il marche sur le chemin
Qui va aux marécages
Et il tient, dans sa main,
La peau de son visage.

Ce n’est plus un gamin,
Mais un enfant sans âge,
Depuis que les voisins
L’ont chassé du village.

Il a voulu, en vain,
Recoller son visage,
Le plaquant de ses mains
Et pleurât davantage.

Il quitte le chemin
Et entre aux marécages.
Il jette sa peau, au loin
Et se force au courage.

A la façon d’un chien
Qui sent venir l’orage,
Il s’endort dans ses mains,
Caché sous le feuillage.

Un reflet incertain
De la lune volage
Grava, pour le gamin,
Sur de l’eau, un visage.

Il cueillit, dans ses mains,
Son reflet d’enfant sage
Et le prit pour le sien,
Se donnant un visage.

Il est parti au loin,
Offrant, dans son sillage,
Tout l’amour que contient
Son cœur d’enfant sans âge.

Jamais, il ne revint
Dans son ancien village.
Moi, je sais qu’il va bien,
Qu’il a tourné la page.

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Un peu comme un enfant!


Sous la peau, un squelette
Qui est tout replié.
Comme il a l’air honnête,
On va le chatouiller.

Un peu comme un enfant
Qui sourit en dedans.

Tout à coup, la luette
Se remet à vibrer
Et la voix du squelette
Se met à nous parler.

Un peu comme un enfant
Qui a pas toutes ses dents.

Lors, de sa voix fluette,
Le squelette nouveau-né
Dit sa peur de la Bête;
Il veut ressusciter.

Un peu comme un enfant
Qui a les yeux trop grands.

Comme il a l’air honnête,
On l’a bien réparé.
Depuis lors, il caquette
Et ne fait que chanter.

Un peu comme un enfant
Qui fait l’intéressant.

On a vu ses gambettes
Se remettre à guincher.
Il faut bien être honnête;
Le squelette sait danser.

Un peu comme un enfant
Qui gigote tout le temps.

Et, quand ses deux mirettes
Se remirent à briller,
On chanta, à tue-tête:
Un squelette nous est né!

Un peu comme un enfant
Qui a des yeux d’enfant!

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Il attend, dans la cuisine!


L’enfant est doux et sensible.
Il attend, dans la cuisine
Et, parfois, il regarde l’heure.

Le poisson, dans son bocal,
Fuit son doigt à toutes voiles
Et ne parle qu’à son reflet.

Le chat qui a sursauté,
Quand le garçon est passé,
Se rendort à tout jamais.

L’enfant est doux et sensible.
Il relit, dans la cuisine,
Ton mot qui ne dit pas d’heure.

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Poisson au beurre et origan!



Ça fait déjà 23 heures, petit enfant,
Que t’es sorti chercher du blanc, de l’origan.

Ça fait déjà 23 jours, petit garçon,
Que t’es sorti chercher du beurre et du poisson.

Ça fait déjà 23 mois, petit garçon,
Que t’es sorti chercher du riz et un citron.

Ça fait déjà 23 ans, petit enfant,
Que t’es sorti, que t’es parti et je t’attend.

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Les brillantes séquestres!


Assis à côté du voile, tu lorgnes les mouches
Les mouches disent tout; fais semblant de comprendre
Et les peintures rupestres et toute la scienceté
Il te vient pas l’idée de rester sur la touche

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