L’homme est con, ou quoi?

Si tu crois pouvoir longtemps:
— Partager en monopolisant
— Compenser en dévorant
— Donner en convertissant

Ou:
— Sauver en éradiquant
— Libérer en opprimant
— Protéger en discriminant

Si tu veux:
— Devenir maître en étant servant
— Faire le modeste en tonitruant
— Promettre en mégotant

Tout aussi stupide, vouloir:
— Conduire en dormant
— Téléphoner en nageant
— Vieillir en rajeunissant

Malhonnête, traître à tout engagement!
C’est peut-être deviser en serpent que de t’imaginer disparaître à la fin, en couinant.
Potion amère que le fond restant!

Un a dit:
L’humanité, c’est comme de la merde séchée. Tant que tu ne mets pas le doigt dedans, ça ne sent pas mauvais!

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Pour ne pas se faire huer!

Ne disons pas Pa.., disons plutôt A..!

Si tu attaques,
Sans être cité.
Si tu attaques,
Te sentant visé.
Pis que foutraque,
Tu montres l’excès.

Alestine,
On te lamine.

Alestinien,
Traité comme un chien
Alestinais,
Méchant contrefait.

Alestinois,
Armée contre toi.
Alestinain,
Lui aussi humain!

Alestine,
On t’assassine!

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Innocent ou coupable?

Il n’agresse pas, l’innocent.
Tout juste il se défend.
Il saigne bien, l’innocent.
Bien mieux qu’un coupable!

Il sue la peur, l’innocent,
Quand il voit couler son sang.
On le laisse seul, l’innocent.
On réconforte le coupable!

Il est intraitable, le coupable.
Bêtement méchant, passable.
Il n’arrête pas, le coupable.
Addict aux cris de l’innocent!

Qui a tort, qui a raison?
Là n’est pas la question.
Coule le sang, à foison.
Est un vent d’oraisons.

A sonné l’heure de la moisson!

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Le chien aboie, la caravane trépasse!

Je suis ce chien de malheur,
Voyant passer la douleur,
D’homme enchaîné, fers aux pieds!

Je suis ce chien de malheur.
Je suis ce chien qui a peur
De bientôt lui ressembler!

Je suis ce chien qui se terre.
Je suis ce chien qui espère
D’être, entre tous, épargné!

Je suis ce chien en erreur.
Je suis ce chien qui se leurre;
On ne vit pas sans les autres!
Loi naturelle, mais bien notre?

Le chien ne veut plus se taire,
Quand on s’en prend à ses frères.
Le chien, malgré le danger,
Veut en homme se transformer!

A regarder passer l’heure,
Augmente la taille du collier.
Avec ses frères et ses soeurs,
Il entend bien résister!

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Touché, coulé!

Mais, où ça nous mène?
Ces morts qui s’enchaînent.
Ces marins troublants
Qui sombrent en rêvant!

Mais, à quoi ça rime?
Discours pour la frime,
Fermer les frontières,
C’est un peu pervers!

Certains ont l’audace.
Braver les menaces,
Malgré les rapaces.
Vouloir faire en sorte
D’ouvrir grand leur porte,
A qui les exhorte!

Quand être solidaire
Paraît exemplaire,
Plus que nécessaire!
Il est indécent,
Le comportement
De nos gouvernants!

Il est salutaire
D’être humain sur terre.
Interdépendants,
Ce qu’on est vraiment!

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Gâteux?

Grison!
Laminé,
Abusé.
Un
Quotidien
Urticant!
Ecarté!


Géronte.
Lassé,
Arrêté.
Une
Question
Unique:
Exister?

C’est glauque, ce qu’on fait à nos vieux!

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Burn Out, poème pour râler!

Ouvrier, ton savoir-faire t’a été volé. Tu es main-d’oeuvre éclair, vite remplacé!

T’as pas commencé ta carrière que déjà ils veulent te réformer! En élevage intensif, une chèvre dure trois ans. Puis elle est tuée!

Tu râles. Vite au placard ou lourdé!

Je prends mon stylo, mais je reste ouvrier!

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Aujourd’hui, c’est fête!

Dans mon jardin de ville,

J’ai bousculé un trio de petits papillons bleus, à plusieurs reprises en passant et repassant, à la recherche d’outils. Toujours tous les trois. Toujours au même endroit. Ah, ça me change des piérides! Je me dis que c’est fête, aujourd’hui.

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Un choc perpétuel!

Ou comment dire l’horreur!

Voilà le monde parfumé, plein de
rires, plein d’oiseaux bleus, soudain
griffé d’un coup de feu
Un monde neuf où
sur un corps qui va tomber grandit une tache
de sang

B. Vian

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