Toi, t’occupes des parents!


Je m’occupe du restant;
Toi, tu iras devant.
Trouve un truc évident;
Il faut pas les parents!

On va mettre du noir,
Pour rester dans le sombre.
On va guetter, le soir,
La bonne heure dans les ombres!

T’as couché les parents;
C’était pas évident!
Voilà, je mets l’écran
Et on s’assoie devant …

Cette histoire inventée
A été trafiquée.
On peut pas assurer
Qu’elle dise la vérité!

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Le machin, c’est la clef!


C’est comme une galerie
De portraits si vivants.
Il fait toujours la nuit
Et leurs yeux sont méchants.

Tu marches sur un tapis
Qui se gorge de sang
Et l’escalier te dit
Que ton pas est crissant.

Dans le creux de ta main,
Un genre de chose-machin,
C’est ce que le Devin
Dit d’avoir dans la main!

Tu n’es pas rassuré;
Le machin a bougé
Et, dans ton poing serré,
Il se met à siffler.

C’est comme une galerie;
Y’a des portraits méchants,
Encore, ici, aussi
Et des armes d’antan.

Tu poursuis le tapis
Et tu as froid aux dents;
La porte a, c’est ainsi,
Quelque chose de vivant.

Dans le creux de ta main,
Tu serres bien le machin.
Si on croit le Devin,
Y’a que ça qui va bien.

Tu n’es pas amputé;
Le machin a claqué.
Et, de ton poing serré,
T’essaies de le briser.

C’est comme une galerie,
Là, encore, comme avant.
Mais là, c’est vite fini,
Deuxième porte bois-vivant!

Tu retrouves le tapis
Qui s’enfuit, en chuintant.
Tout de suite, tu l’occis;
Tu trouves ça trop gonflant.

Tu ramasses le machin
Et le mets dans un coin.
Pour la gueule du Devin,
Si, jamais, tu reviens
!

Tu ne peux pas entrer,
Car tu n’as plus la clef.

Tu n’es pas rassuré
Et tu voudrais rentrer.

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Le Grand Commettant du Diable!


Victime de la gueule du trolley,
Le soir où pleuvaient des regrets,
Il est un défunt, désormais.
Il est un Commettant du Diable.

Une source d’argent glissant
Arrose la chevelure de
Ce qui a l’air d’un pur enfant.

Il est source de tous les abcès;
Son nom s’écrit pas à la craie.
Il est un seigneur, désormais;
C’est le Grand Commettant du Diable!

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Le loup est sur le toit!

Je me souviens ce qu’il disait, Grand-père:
N’ai pas peur du loup! Il est pas méchant; il mange pas les enfants.

J’étais assis sur le toit de la cabane en bois. L’échelle restait là à demeure et le toit plat était l’endroit du frais du soir, de la vue et des instants. Le vent soufflait sur la lande. L’air était un peu frais et les ombres s’étendaient.
La vie m’avait ramené là, trente ans après. Je venais d’hériter de mon grand frère qui était décédé, quelque part, au canada. A sa mort, Grand-père lui avait légué la cabane et ses droits sur les bois.

Grand-père était assis là, sur le toit. Il fumait sa pipe.
— Il y avait un loup sur le toit, hier et même qu’il m’a regardé.
— Il est toujours là. Oui, le loup, c’est moi. Tu t’en étais dout
é.

Est-ce que je suis comme lui? Est-ce que je suis un loup?
Non, tu ne l’es pas. En tout cas, pas assez pour te transformer. Papa l’était et je le suis aussi. C’est Grand-père qui m’a tout appris. Je peux me contrôler. Sinon, tu serais ma proie et plus mon frère. C’est pour ça que Papa est parti.

Je redevenais enfant; je voyais bouger les gens, du haut de mon toit et mon frère me désignait: « Ce sera toi, le loup! »

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Le retour de l’infidèle!


Un temps, la vie était belle;
Je me suis installé là.
Et j’écoutais les sirènes;
Déjà, je ne rentrais pas.

J’ai engrossé une femelle;
J’avais des chiards plein les bras.
Je bossais à la semaine;
Des fois, je ne rentrais pas.

J’ai bossé pour la gamelle
Et pour leur bâtir un toit.
Mais quand je vois leur dégaine,
Je crois pas qu’ils sont de moi.

J’ai trop usé de semelles
A chercher un coin pour moi.
Le printemps que je ramène
Jamais ne commencera!

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Alors ça, c’est bizarre!


Je fouille dans mon crâne et j’en ressors une arête. (j’aime bien le hareng fumé; faîtes pas chier, les femmelettes) Il y a du poil pour la voix. (apparemment, je suis un mec) Je sors un truc avec mes doigts et je le jette. (ne me demande pas) Il y a cette photo où je suis blanc-bec. (rigole pas, tu es là; ça nous rajeunit pas) Alors ça, c’est bizarre; on dirait un cerneau de noix …

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J’ai connu mes larmes, ce jour-là!

Comment il me foutait les flippettes, lui, quand il racontait les histoires. Pourtant, il parlait pas à moi; il causait avec mon père; il était pas si tant plus vieux que moi. Il savait que j’écoutais. La dernière fois qu’il est venu, il a foncé droit sur moi; j’ai su qu’il allait partir, là-bas. Mes frères et moi, on lui a dit Au Revoir, autant fort qu’on pouvait; il a failli sourire; on a couru la voiture. J’ai connu mes larmes, ce jour-là!

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Nul vraiment se souvient!


Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
En ces temps de préhistoire
Quand ils s’entendaient bien

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un était toute une histoire
L’autre était un crétin

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et ils combattaient l’espoir
Comme des orphelins

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Un instant dans leur mémoire
En des temps incertains

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un d’eux enseigne l’histoire
L’autre n’est pas un saint

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et à la fin de l’histoire
Nul vraiment se souvient!


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Comme une faute de traversin!


Elle venait prier dans son coin
L’oiseau se fait entendre bien
On sentait bien l’odeur du foin
Entends-tu la fleur se pavane

Il était comme un jour de juin
Un peu dimanche et incertain
On entendait moudre le grain
Entends-tu au loin la sardane

D’eux deux il est né un gamin
Comme une faute de traversin
Il était bon comme le bon pain
Entends-tu l’enfant est malade

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