La foire aux monstres!



Des grenouilles à un genou,
Très propres, à dix-huit mois.
Un serpent, très ras-du-cou,
Qui joue avec les chats.


Une abeille-kangourou,
Toute seule, en pyjama.
Des machins un peu tabou,
Très vifs ou presque pas.


Voilà la seule vraie rareté,
Dans ce magasin pas frais.
Elle ne sait pas bien marcher
Et ne le saura jamais.


C’est un enfant, tout comme nous,
Mais qui ne grandira pas.
Il a du passé, chez nous.
Personne ne veut prendre ça!

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Déclenchez l’alarme!


C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
Cours, grimpe vite au beffroi
Et annonce la galère!

Ils détruisent, à chaque fois,
La moitié des chaumières.
Emmène ta sœur avec toi,
Va te cacher sous terre!

C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
De l’envers et de l’endroit,
Il se joue, en expert.

Ne réagis qu’à ma voix,
A ma vraie voix de père!
Garde ta sœur contre toi,
Je vais chercher ta mère.

C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
Se protéger de sa voix
N’est pas une mince affaire!

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L’enfant du ciel!


Sur le parvis brillant
D’une maison plein-ciel,
Un tout petit enfant
Traîne un sac de poubelles.
Mais, où sont ses parents?
Tout est artificiel!

Il rentre se poster
Prés du hublot-fenêtre.
Là, il peut observer
Ce qui pourrait paraître.
Immobile et figé,
Il est encore à naître!

Tout petit, dans le blanc,
Il regarde le ciel.
Le gazon luit, devant,
Près du sac de poubelles.
Ses yeux sont si brillants,
Quand il secoue ses ailes!

Un jour, en plein été,
Il a vu apparaître,
Marchant à pas pressés,
La chasuble d’un prêtre.
Ils ont un peu parlé,
Par le hublot-fenêtre.

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Qui viendra nous chercher?


— Le sais-tu, toi, qui viendra dans les bois nous chercher,
quand ils comprendront que l’on s’est égaré?
La mère, en première, avec le chien et tous ceux qui le peuvent vont se précipiter.
— Mais, quand ils comprendront de quel côté on est allé?
Le père, en premier, avec le chien. Il n’y aura que lui, la mère restera pour le petit. Les autres vont se débiner.
— Tu penses que le père va nous mettre une raclée?
Pas cette fois. Vivement qu’il nous ait retrouvés!

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Ah, tu as vu le Diable!


Cesse de me faire tes gros yeux
Je ne sais pas qui est Dieu.
Et puis, tu m’effraies un peu.

Certes, tu as vu le Diable.
Je l’avoue, c’est regrettable.
On connaît plus confortable.

Arrête de trembler des fesses.
Va faire un tour à la messe.
Dépêche-toi, le temps presse!

Ton diable doit être un minable,
Pas le grand costaud des fables
Qui ne vient pas à notre table.

Cesse de cogner tes genoux.
Ferme tes yeux de hibou
Et puis, respire un bon coup!

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Tu fais pas le fier, là!


Il écoute son pas
Et il retient son cri.
On ne parle qu’à mi-voix,
Quand est passé minuit.

Quand tu vas dans ces bois,
Entre tous, si maudits,
C’est un chemin de croix
Que de rester en vie!

Il se dit, en en-soi:
« Ta vie se rétrécit.
Sors-le de toi, ton doigt
Et affronte l’ennemi. »

Sur sa route, un anchois,
Sauvage et réfléchi,
Lui dit : « Halte, qui va là?
C’est la bourse ou la vie! »

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Le Blob nous sauvera!


Attention, attention, ce n’est pas un fake, le Blob est de retour!
Il est déjà là, sur la planète. On en a vu un, près de Soissons.
Apprenez à le reconnaître, car vous le verrez, avant votre tour.

Un Blob a l’air gros, mou et con. C’est un peu comme un ballon.
Un ballon qui bouffe les êtres car bouffer est sa raison d’être.
C’est si simple que ça en devient honnête, sans-contrefaçon.

Le Blob mange et enfle. Il enfle, mange et remplit son bidon!
Il enfle, à en perdre la tête. Il n’a pas de tête et pas de raison.
Pas de neurones dans sa tête, mais une faim sans passions.

S’il n’était pas si moche et si goinfre, je le plaindrais, le con.
Mais, je ne peux pas m’empêcher de voir, en lui, la solution.
Quand il aura bouffé la planète, il en gagnera les proportions.

Alors, une terre plus vierge, plus honnête fera son apparition.
Sur sa peau de ballon si bête, on se fera une nouvelle maison.
Jusqu’à ce que l’histoire se répète, avec un Blob, pour horizon!

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L’hommécon!



Il n’y a pas bien longtemps, régnait sur la planète, un hominien.
L’Hommécon! Un hominien pas très net et bien sous-neuroné.
Celui qui ne comprend vraiment rien, le gros con à sornettes!
Il était très con, de près comme de loin. Mais ça, vous le savez.
Saviez-vous qu’il était aussi, comme vous, moi, ou à peu près?

J’en ai connu un, avant. Ce n’était pas un animal. Il était civilisé.
Il s’habillait, il avait un nom. Cet hommécon s’appelait Apleuré.
Il savait tricher aux cartes. Et il savait parler, rire et déconner.

Il pensait pouvoir justifier que la terre est plate, ou à peu près.

Apleuré est parti, un jour. Il s’est évaporé. Il disait à qui voulait :
« Mal, ici! Trop de règles et le monde n’arrête pas de tourner. »
Il était très con, je peux confirmer. Alors, je ne l’ai pas regretté.

Mais attention, même si cette race se doit de vite disparaître!
Faîtes bien gaffe, quand même, quand vous vous mélangerez.
Quand je regarde mon gamin, je me demande de qui il tient.

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Elles sont cheloues, tes histoires!

J’en ai plus qu’assez de tes histoires feuilles-mortes.
Il y en a une qui fait, quand même, son petit effet :

« Pendant un orage, j’ai vu changer son visage.
A sa place, celui de sa mère, morte et trépassée.
De sa bouche, les mêmes mots sortaient.
De ces mots que l’on n’oublie jamais! »

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