— Le sais-tu, toi, qui viendra dans les bois nous chercher, quand ils comprendront que l’on s’est égaré? — La mère, en première, avec le chien et tous ceux qui le peuvent vont se précipiter. — Mais, quand ils comprendront de quel côté on est allé? — Le père, en premier, avec le chien. Il n’y aura que lui, la mère restera pour le petit.Les autres vont se débiner. — Tu penses que le père va nous mettre une raclée? — Pas cette fois. Vivement qu’il nous ait retrouvés!
Attention, attention, ce n’est pas un fake, le Blob est de retour! Il est déjà là, sur la planète. On en a vu un, près de Soissons. Apprenez à le reconnaître, car vous le verrez, avant votre tour.
Un Blob a l’air gros, mou et con. C’est un peu comme un ballon. Un ballon qui bouffe les êtres car bouffer est sa raison d’être. C’est si simple que ça en devient honnête, sans-contrefaçon.
Le Blob mange et enfle. Il enfle, mange et remplit son bidon! Il enfle, à en perdre la tête. Il n’a pas de tête et pas de raison. Pas de neurones dans sa tête, mais une faim sans passions.
S’il n’était pas si moche et si goinfre, je le plaindrais, le con. Mais, je ne peux pas m’empêcher de voir, en lui, la solution. Quand il aura bouffé la planète, il en gagnera les proportions.
Alors, une terre plus vierge, plus honnête fera son apparition. Sur sa peau de ballon si bête, on se fera une nouvelle maison. Jusqu’à ce que l’histoire se répète, avec un Blob, pour horizon!
Il n’y a pas bien longtemps, régnait sur la planète, un hominien. L’Hommécon! Un hominien pas très net et bien sous-neuroné. Celui qui ne comprend vraiment rien, le gros con à sornettes! Il était très con, de près comme de loin. Mais ça, vous le savez. Saviez-vous qu’il était aussi, comme vous, moi, ou à peu près?
J’en ai connu un, avant. Ce n’était pas un animal. Il était civilisé. Il s’habillait, il avait un nom. Cet hommécon s’appelait Apleuré. Il savait tricher aux cartes. Et il savait parler, rire et déconner. Il pensait pouvoir justifier que la terre est plate, ou à peu près.
Apleuré est parti, un jour. Il s’est évaporé. Il disait à qui voulait : « Mal, ici! Trop de règles et le monde n’arrête pas de tourner. » Il était très con, je peux confirmer. Alors, je ne l’ai pas regretté.
Mais attention, même si cette race se doit de vite disparaître! Faîtes bien gaffe, quand même, quand vous vous mélangerez. Quand je regarde mon gamin, je me demande de qui il tient.
J’en ai plus qu’assez de tes histoires feuilles-mortes. Il y en a une qui fait, quand même, son petit effet :
« Pendant un orage, j’ai vu changer son visage. A sa place, celui de sa mère, morte et trépassée. De sa bouche, les mêmes mots sortaient. De ces mots que l’on n’oublie jamais! »