
On peut rien contre ça,
J’vais pas en faire un livre.
Et je m’adaptera,
Seule façon de bien vivre!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Rien n’est fait pour durer, ça a toujours été.
Tout devra s’arrêter, crois pas ça va changer.
Ne va pas convoiter ce qui n’est pas donné!
Dans l’eau calme de l’été, tu entres et tu t’allonges.
Tu bouges un doigt de pied et ta vague se prolonge.
Alors, tu fais durer et ton corps se rallonge.
Tu es tout bien lavé. Tu te lèves et t’éponges.
Si, une fois, tu pouvais être là pour de vrai!
Si, un jour, tu savais, est-ce que tu le ferais?
Je sais pas si tu sais, quand c’est faux, c’est pas vrai.
C’est un arpent de route
Qui s’enroule à tes pieds.
Ton absence de doutes
Aurait du t’alerter.
C’est un monde en déroute,
Où rien n’est plus figé.
Il n’y a que la route
Qui soit dure, sous tes pieds.
Mais toi, coûte que coûte,
Tu veux pas t’arrêter.
Tu te perds sur la croûte,
Sans avoir pu entrer.
Il n’y a que la route
Qui puisse te boussoler.
Bientôt, l’arpent de route
Sera ta vérité.
On a, ici, une âme muette
A qui on a volé son nom.
Une petite âme-pâquerette,
Arpentant le chemin tant long.
Il pleuviote encore sur sa tête,
L’eau s’infiltre dans son blouson.
Il ne lui reste qu’une allumette
Et ses doigts sont comme des glaçons.
Il fume sa dernière cigarette,
La nuit est noire comme un plafond.
Il s’endort, les mains sur sa tête
Se refermant, dans des frissons.