Les yeux pleins de lumière!


Les yeux pleins de lumière,
Il s’en va, esseulé.
Toutes les chansons d’hier
N’ont pas su le garder.

Ils se rencontrent parfois,
Pendant quelques années.
On dirait qu’ils sont trois,
Que c’est une assemblée.

Elle est partie sans joie,
Sans non plus regretter.
Elle trouve, qu’à chaque pas,
Elle est presque arrivée.

Ils repartent tout droit,
Ils ont moins à marcher.
Maintenant qu’ils sont trois,
Ils vont de trois côtés.

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Les bras levés au ciel!


Tu baisses un peu tes yeux,
Comme un cactus au soleil.
Tu lèves tes bras aux cieux,
Pour y accueillir le ciel.

Tu sens le merveilleux
De cet instant sans pareil.
L’eau qui coule de tes yeux
Se colorie de bleu-ciel.

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C’est bien mieux pour regarder!


Faire la sieste au cimetière,
Parce que c’est là que c’est frais.
Et trinquer, à la bière,
Avec des calamités.

N’avoir plus rien à faire,
Envoyer tout le monde chier.
Eviter la lumière,
C’est bien mieux pour regarder.

Dormir un peu, par terre,
Sur un grand lit enfeuillé.
Et revenir sur Terre,
Pour y affronter l’été.

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Son billet de non-retour!


On se dit que ça craint,
Parce que c’est pour toujours.
C’est juste que, demain,
Tu ne peux trouver secours.

On lui avait enjoint
De lever les mains
Et de sortir.
Il avait dans les mains
Des baguettes et un tambour.

Si t’as besoin de rien,
Autant aller faire un tour.
Et prends ton tambourin,
Tu ne veux pas du retour.

On lui avait enjoint
De prendre le train
Et de partir.
Il avait, dans sa main,
Son billet de non-retour.

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Du soleil, à la louche!


C’est un tendre bestiaire
Fait de fleurs et de mouches.
Un lézard, en calvaire,
Du soleil fait sa douche.

Le chien vautré par terre,
L’oiseau en escarmouche.
Un rampant ver de terre,
L’aile du papillon louche.

Un bleu lavé pour l’air
Et du jaune en sous-couche.
De petites flèches de vert
Percent le gris qui se couche.

C’est un havre, sur Terre,
Ce printemps qui débouche.
Toute la vie à refaire,
Du bonheur à ta bouche!

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Si tu gîtes de la bande!


Le vent n’a rien à raconter,
Il se contente de siffler.
Sous un parfum d’amande,
Il sent le varech.

Le vent ne cherche pas à penser.
Sa tâche, c’est de ventiler.
Est-ce de la contrebande,
Cette voix de Québec?

Le vent est champion pour poncer,
Et galère pour avancer.
Si tu gîtes de la bande,
Tu tombes sur un bec.

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Et je crois bien qu’il a trouvé!



Il avait de beaux yeux très clairs
Qui frémissaient à la lumière.
Il avait deux grands yeux cernés
Qui pouvaient se mettre à brûler.

Il avait une parole sévère
Pour qui bousculait la misère.
Il avait de grands mots flottés
Dont il usait pour amuser.

Il avait de grandes mains de frère,
Des épaules comme une étagère.
Un ton de voix pour captiver,
Un souffle doux pour rassurer.

Il vivait dans son hémisphère
Et il s’essayait sur la Terre.
Il était en voyage privé
Mais il s’arrétait pour donner.

Il est parti, demain, hier
Et sans bousculer la lumière.
Il est parti pour traverser
Et je crois bien qu’il a trouvé.

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De ces sons cristallins!


De ces sons cristallins
Qui savent briser la glace,
Un chant d’oiseau soudain,
Le lointain d’un rapace.

Un grand retour d’embrun,
Une odeur de grimace.
Que de sons cristallins
Pour occuper l’espace!

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Au bord du vide!


Dans sa chambre, le roi
Honore le vide
Et s’endort sans émoi,
L’âme impavide.

C’est dans ton cerveau droit
Que tu résides.
La clef est juste en bas,
Au bord du vide.

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Je suis sur l’écran!


Je regarde droit devant,
Mon oeil scille un moment.
C’est un peu déroutant,
Je vois le moi d’avant.

Je suis tout transparent,
Plein de gens en dedans.
Un très bon figurant,
Un peu contrevenant.

Je suis bien différent,
Le temps a fait son temps.
Le dernier moi présent
Me convient, pour l’instant.

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