Un vent frais peigne l’herbe grêle. Un autre, en haut, ratisse les nuages et en fait un gros tas. Le soleil ne voit rien et ça l’agace. Il est venu; il a traversé la rue et il vient vers moi. Présentement, il bute contre le pied de ma chaise. Je comprends rien aux insectes. Je sais juste qu’ils sont têtus, les garçons comme les filles. Le tilleul tend ses bras maigres et reste calme. Il est en prière. L’oiseau se pose là, pourquoi? Il se gratte un peu; il tortille ses yeux et puis il s’en va là-bas. Le frelon a des pensées imbéciles et puis il boite. C’est pour ça qu’il a pas chopé l’abeille. Le tas de nuages est un toit d’amiante. Il rampe en longs sanglots limaciers, informe et sans mémoire. Le soleil est un cantonnier, appuyé sur son balai. Il faut gueuler pour qu’il travaille.
Ils s’en contenteront!
Comme le soleil en hiver!
La main aux marguerites!
J’ai traversé le champ
Car je suis en balade
La main aux marguerites
J’ai traversé le vent
Quand il se fait tornade
Que la mort est sa suite
J’ai traversé le temps
Car le temps s’escalade
Il ne peut aller vite
J’ai retrouvé l’enfant
Ma vision se dégrade
J’avance tel un termite
J’ai traversé le champ
Car je suis en balade
La main aux marguerites