J’ai mémoire d’une voix, au lointain d’autrefois.
J’étais petit, je crois, ou ce n’était pas moi.
Quelque chose de rien!
On se disait A Demain!
C’était un jour de juin, en son ombre matin;
Le soleil frappe à la porte.
Ou bien un soir d’automne, quand le vent bleu frissonne,
Que le sommeil nous emporte.
Ou bien le jour d’un saint, dans le froid de demain;
Quand l’hiver fait ses peaux mortes.
Sûrement le printemps; je vois le nez des champs;
Les rires que le vent apporte.
On était en octembre!
Le silence me tutoie!
Je me réveille; il est matin!
Le silence est présent!
C’est au devant de toi!
C’est au devant de toi
Que viendra la charogne,
Ou alors dans ton dos,
Quand tu es au repos.
Voilà déjà deux fois
Que t’échappe à sa rogne;
T’as fait ton numéro,
Lui as dit: A tantôt!
C’est au devant de toi
Que viendra la charogne.
Elle en veut à ta peau;
Elle en veut à tes os.
C’est au devant de toi
Que revient la charogne …
Tu vois le beau du temps!
Tu vois le beau du temps dans l’oiseau qui revienne
Et le vibrant printemps dans le chant qui s’égraine.
Tu vois le calice blanc et l’époque lointaine
Où il était courant d’attraper des sirènes.
Le beau n’est pas durant, tant se vide la semaine
Et il paraît qu’avant les étables étaient pleines.
Le beau, il est instant. En toi, le capitaine!
Le beau, ça fait longtemps qu’il te parfume l’haleine.
Tu vois le beau du temps dans le vent qui entraîne
Et il paraît qu’avant un orage se déchaîne.
Tu vois le beau des gens et tu connais la peine.
Où est passé le sens de ces mots qui conviennent?