Tu vois la pipistrelle, près de la fleur au miel
Tu vois la lune d’eau, sur son reflet d’argent
Tu vois l’ombre de l’oiseau traversant le ciel
T’as froid; « Grand-père, encore un instant! »
(c’est mieux, les vieux, pour la nuit)
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Je courais à pleine volée; j’avais encore ma chance. Mon frère venait de se faire manger par le rideau de pluie; c’était le dernier. Je courais comme un acharné; j’y étais déjà presque. Je me suis arrêté, c’était trop beau; j’étais dans le beau d’un tableau, pile en son centre: « L’herbe verte ondulait, spatulée; le soleil faisait brûler les jaunes et la pluie zébrait ses rayons de miel. » De grosses gouttes tintèrent mes épaules; je courais à pleine volée; je n’ai pas été trempé. Victoire!
Un canard, tout mouillé, se faufile dans l’étable,
Comme le chat échaudé qui court dedans la fable.
Après s’être essoré, il se couche sur la paille,
Car ce temps éploré ne lui rien dit qui vaille.
A un des côtés, sur la paille, dans un coin,
Un vieux chien fatigué déplore ce temps de chien.
A son autre côté, se dépose un bestiau
Qui rumine ses pensées, dedans sa tête de veau.
Un cheval veut entrer et fait tomber la bêche
Et un âne bâté rentre encore dans la crèche.
Tout un troupeau mouillé se rassemble sur les marches
Et, tous, ils veulent entrer dans le tréfonds de l’Arche!
C’est bon, mes légumes, je les garde; j’en ai marre de les gaspiller. Je t’ai fait une bouffe comme ta pension. Je t’ai fait une purée-jambon. Sauf que je l’ai faite à ma façon : La purée, je l’ai mise en montagne; j’ai posé un œuf dessus, pour faire volcan. Sur les flancs, j’ai mis du Schproutsse, pour faire la lave. Non, le Schproutsse, c’est pas du Ketchup, c’est le Sang des Morts!
Je te regarde de mes deux grands yeux de vaudou.
Je pose ma main sur ta poitrine pour t’écrabouiller.
Non, je vais pas t’enterrer; que tes yeux me disent .
Il est temps de dormer, de ne plus faire de bêtises.
A demain, pour la bise !
« Dormez, dormez;
Il est temps de dormer.
Dormez, dormez;
Fermez vos yeux;
Dormez, car je le veux!
Dormez, dormez … »
Babe, c’est bien gentil; mais, c’est pour les gamins.
Tu peux garder tes prés
Avec les vaches dedans
En laissant attachée,
En guise de portail,
Une Oie.
Tu peux les ramener,
Tout en te baladant,
En disant, en privé,
« Aujourd’hui, c’est bataille. »
A l’Oie.
Babe, c’est bien gentil et c’est vraiment très bien!
Il y avait un oiseau
Qui perchait sur la branche.
L’oiseau, un peu zinzin,
Danse comme un pantin.
L’oiseau, un peu caca,
Se nettoie toujours pas.
Il y avait un oiseau
Qui perchait sur la branche.
L’oiseau, un peu zozo,
Garde en haut son coco.
L’oiseau, un peu kiki,
Rétrécit sous la pluie.
Il y avait un oiseau
Qui perchait sur la branche.
Et l’oiseau est tombé,
Quand la branche fut sciée.
C’est un oiseau blessé
Qui pouvait pas voler!
Il y avait un oiseau
Qui perchait sur la branche …
Je suis au garde-à-vous,
Devant l’œil d’un hibou.
Quand il surveille les champs,
Il ne fait pas semblant.
Le hibou fait hou-hou
Et me dit, tout à coup :
« Attention, dans les champs,
Il y a un serpent! »
Le serpent est devant
Un gentil petit faon,
Occupé à brouter
De la rosée des prés.
Le serpent dit au faon :
« Moi, je suis en argent.
Toi, tu es tout tâché;
Va dans l’eau te laver! »
Le faon va au ruisseau
Et se baigne aussitôt.
Puis après, il s’étend,
En reniflant le vent.
Le faon regarde l’eau
Qui coule dans les roseaux.
Tout à coup, il entend
Le cri du grand bruant.
Le bruant, s’il est grand,
Est encore un enfant;
Il a quitté le nid,
Quand sa mère est sortie.
La maman du bruant
Vient chercher son enfant
Et le ramène au nid,
A côté de l’abri.
Dans l’abri du jardin,
Se cache un orphelin,
Un petit rat des champs
Qui était trop gourmand.
Je lui apporte du grain;
Je le caresse un brin
Et je vois un vieux gant,
Recouvert de piquants.
Les piquants sont vivants;
Ce n’est pas un vieux gant.
Je vois un hérisson
Qui fait bien attention.
Dans mon jardin d’enfant,
Où il revient souvent,
J’ai construit une maison
Pour le vieil hérisson!
Une volée de grillons
Passe devant ma maison.
Deux sont des adulons
Et deux sont des lardons.
Ils partent en ambassade
Et roulent vers l’horizon.
Le vélo des lardons
Leur arrive au menton.
Celui des adulons
Leur arrive au talon.
Les grands font des cascades;
Les petits, comme ils sont.
La volée de grillons
Prend son temps, sans façon.
Rentrer à la maison,
C’est en fin de mission.
Ensemble, ils se baladent;
On entend des chansons!