Douce, verte et profonde!


Douce, verte et profonde,
Ta petite mare du soir.
Quand la fatigue t’inonde,
Tu y comptes les têtards.

Verte, douce et profonde,
Ta bassine de ce soir.
Tu y berces les secondes
De tes pieds de canard.

Et tu flottes sur les ondes,
Dans ton rêve de nulle part.
Tu refais naître au monde
Un beau cygne à nageoires!

Le cygne est sur les ondes
Et dérange les têtards.
C’est à marée profonde
Qu’il va chercher l’espoir.

Verte, douce et profonde,
Est ta trêve de ce soir.
Et bien loin de la bonde,
Tu lâches tes idées noires.

Douce, verte et profonde,
Est ta paix, pour un soir.
Et s’il pleut sur le monde,
Tu t’endors, sans retard!

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Dans la chambre aux miroirs!


Au fond des catacombes,
Est la chambre aux miroirs.
Salle qu’il nous incombe
D’atteindre, avant le soir.
Des reflets de la tombe
S’y lient aux frêles espoirs!

Ça fait comme une bombe,
Supprimant l’ostensoir.
On rotonde et retombe
Sur ce damné miroir,
Très voisin de la tombe,
Inapte aux idées noires.

Sans attendre des plombes,
On traverse le miroir.
De la paix, la colombe
Nous survole, sans retard.
Oui, c’est comme une bombe,
On n’est plus dans le noir!


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Viens-là, toi!


Si tu ne ranges pas ton gourbi,
J’en appelle au diable.
Je veux que tu retrouves, aussi,
Ton foutu cartable.
Quand ce sera rangé, joli,
Tu mettras la table.
Et, c’est d’accord pour samedi,
Si t’es raisonnable.

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Pour passer inaperçu!


Pour passer inaperçu,
Il faut se faire sous-marin,
Vipère à lèvres crochues
Ou, tout simplement, crétin.

Pour passer inaperçu,
Il faut se faire orphelin
Ou n’être qu’un trou du cul.
Essayez, vous verrez bien!

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La nuit, quand je m’intervide!


La nuit, quand je m’inter-vide,
En me mettant dans le noir,
Je vois ressortir du vide
Tous les fantômes de placard.

On a bouffé la gamine,
Jeté ses restes au clébard.
C’est vrai que, dans l’officine,
Il flotte une odeur bizarre.

La nuit, quand je m’inter-vide
Et que je vais au hasard,
Tous les fantômes intrépides
Viennent me mordre, sans retard.

Les affaires de la gamine
Sont rangées dans le placard.
On attend que sa copine
Vienne la demander, un soir.

La nuit, quand je m’inter-vide,
En m’enfonçant dans le noir,
Un fantôme aux mains livides,
Un gamin joue du hachoir!

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Mon cerveau est venu me voir!


Mon cerveau est venu me voir,
Il fait le ménage au grenier.

J’ai tout rangé dans les placards
Il reste ça. Qu’est-ce que j’en fais?
Que veux-tu faire de ce bazar?
Je crois que c’est bon à jeter.

Mon cerveau est venu me voir,
Son travail était terminé!

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Avec moi, Saint Eldroum!


Moi, pour ce qui est des dieux,
Je n’en réfère qu’aux maîtres.
Devant Saint Eldroum, les dieux
Se transforment en archiprêtres.

Eldroum est humain et vieux,
Plus qu’il ne semble paraître.
Il est vénéré des dieux
Car il est, de la vie, le prêtre!

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