
Mes bras, trop allongés par la brouette.
Le front qui s’essore et le dos qui pète.
Mon tout épuisé, voulant faire retraite!
Pourquoi ravager un corps si honnête?
Laissons-le flotter et bonne trempette!
Un sourire, un poème!
Je suis tel le propane
Qu’on aurait filouté.
Dans la cage du butane,
Je me trouve enfermé.
Mon âme se rit de ça
Et s’en va, pour jouer.
Quand je fuis, aux abois,
Elle préfère s’arrêter.
Je suis tel le méthane,
Je voudrais bien péter.
Dans la cage du butane,
Je me sens comprimé.
Mon âme rit aux éclats
Et joue à me narguer.
Enfin, entre mes bras,
Elle revient se nicher!
Une gargouille, avec des yeux si beaux, à sortir de tombe.
Âme coincée dans un caillou qui, toujours, nous surplombe.
Elle regarde, de ses grands yeux effarés, la marche du monde.
La gargouille hésite à regarder plus loin, dans la nuit profonde,
Car il y a bien trop de possibles chemins, pour la bête immonde!
Coincée, comme un chien qui hurle à la ronde, la gargouille se tait.
Je rêve d’une poésie
Qui chante la vaisselle,
Les humeurs du mari
Et l’odeur des aisselles.
,
Je veux être cet outil
Qui, entre tous, excelle
A trouver le joli,
Dans le sac de poubelles.
Je veux être le produit
Qui, comme au lave-vaisselle,
Enlève le moisi
Et redonne l’étincelle.
Je rêve d’une poésie
Qui me serait fidèle.
Qu’on trouverait jolie,
A défaut d’être belle!