Sur le champ de bataille!


Mon fils, sous la mitraille,
Essaie de s’ensauver.
Il se couche sur la paille,
Et cesse de respirer.

Sur le champ de bataille,
On ne voit rien bouger.
C’est charogne et entrailles,
Les corbeaux sont nuées.

Sont mortes les semailles,
Comme notre liberté.
Il faut que je m’en aille,
Pour pouvoir le pleurer!

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Pauvre petit lapin!


Tu cesses tes culbutes
Et te terres dans un coin.
Viens-là que je t’ausculte,
Pauvre petit lapin.

De la conjonctivite,
Mais ce n’est pas certain.
Si c’est la myxomite,
On le saura demain.

Je t’enlève les plombs
Dont tu es tout farci.
Entre dans ma maison
Et dors sur le tapis.

Pour l’instant, je t’héberge,
Bien à l’abri des chiens.
Cesse un peu la gamberge
Et mange un peu de foin!

Oui, la vie, c’est comme ça.
On y prend bien des coups.
Allons, redresse-toi!
Ne dors pas dans la boue.

Et demain, tu verras,
Je te tiendrai la main.
Tu feras quelques pas,
Dans le fond du jardin!

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Vous avez dit étrange?



Quelle étrange promiscuité,
Entre mon cœur d’ange
Et mon sang de navet.

Quelle étrange complexité,
Rien ne me dérange
Et tout me fait si chier.

Qu’elle est cette étrangeté
Qui fait qu’on mélange
Joie et peur d’exister.

Quelle étrange proximité,
De la voix des anges
A la terre, sous mes pieds!

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Je me demande!


Je me demande, parfois,
D’où me viennent ces idées
Qui n’en finissent pas
De se multiplier.

Je me demande, souvent,
Comment je peux graver,
Sur ce vélin si blanc,
Tous ces mots ciselés.

Je me demande, surtout,
Pourquoi te raconter
Ces histoires cheloues
Qui me font dégueuler.

Je me demande, alors,
Si je peux récolter
Des joies et des trésors
Qui sauront t’enchanter.

Je me demande, sans rire,
Si je peux rassembler
Tout ce que j’ai à dire,
En deux-trois mots serrés!

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Ode à Tipouic!


Toi, je te connais,
Tel un cadeau reçu.
Vin qui, à jamais,
Restera un bon cru.

Tu es bien de moi,
Mon enfant de demain.
Au fond de ta voix,
Je retrouve mon refrain.

Si j’aime qui tu es,
Tu m’es si peu connu.
Tu grandis, en secret,
Et presque à mon insu.

Tu es bien de toi,
Tout bâti de tes mains.
A ce que je vois,
Tu t’élèves très bien.

Toi, je te connais,
Tel un cadeau reçu.
Je te garde à jamais,
En un cœur éperdu!

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Life is all!


Seigneur, ce qu’on est seul,
Petits pas tricotés,
De l’aube jusqu’au linceul,
A essayer d’aimer!

Et si le temps se lasse,
Avant que d’exister,
C’est que l’on y trépasse,
Le premier pas posé.

Comme le vilain canard
Continue de boiter,
Il en a un peu marre
Et voudrait s’effacer.

Alors, il se rigole,
Sur du joli papier.
Mais il n’est pas faux-col,
Il ne sait pas tricher.

Et c’est lui qui t’enlace,
Quand il te voit tomber.
Tu ris et tu l’embrasses,
Ce que tu peux l’aimer!

Et, comme ta confiance
Le fait un peu durer,
Il prend de l’assurance,
Commence à se donner.

Il ne vous connaît pas,
Mais vous aime beaucoup.
Et sa vie se fait joie,
Il en tombe à genoux.

C’est autobiographique,
Vous avez deviné.
Et c’est une vie magique,
Car un peu décalée.

Seigneur, ce qu’on est seul,
Petits pas tricotés,
De l’aube jusqu’au linceul,
A essayer d’aimer!

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Glagla!


Comme la journée glisse,
S’écrase, se fait chier
Ou file se cacher
Sous une nuit complice!

Trucidés, sur l’heure,
Barbuc et saucisses,
Trempette et douceur
Et feu d’artifices.

Reste à l’intérieur,
Près du feu complice.
Dehors, c’est l’horreur,
Le froid est malice.

Sous un ciel de pisse,
En tôle ondulée,
J’ai le cul gelé.
La vie se dévisse!

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T’as pas l’âge!


A l’âge du cartable,
On se fait créduliser.
A l’âge du notable,
On se plaît à enfumer.

A l’âge raisonnable,
On ne sait plus quoi penser.
A l’âge vénérable,
On se fait vite enterrer.



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Arrive l’heure!


Arrive l’heure du naufrage.
Où allons-nous nous échouer?

Arrive l’heure du sevrage.
Saurons-nous nous habituer?


Arrive l’heure du partage.
Saurons-nous collaborer?

Arrêtons, là, le carnage,
Et essayons d’évoluer!

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