C’est pas toi, quand même,
Qui soigne Mémé au dégorgeoir,
Qui assoie Mémé sur le plongeoir,
Qui fait tomber Mémé du trottoir,
Qui vient de la traiter de bâtard?
C’est pas toi, quand même?
Sale gosse!
Console-moi!
L’escalier descend,
J’avance lentement.
Je franchis des portes,
Traverse des écrans,
Pendant un moment.
Je n’ai plus d’escorte!
Je ramasse des bidules,
je bidouille des machins
Et j’en oublie la porte.
Et j’oublie la pendule
Et j’ai peur d’avoir faim,
Coincé, devant une porte!
T’affole pas!
Tu dis ça, à chaque fois, que le temps vient de changer.
On ne vit pas ça, tous les jours. Ne va pas t’affoler!
On ne peut rien y changer. Alors, pourquoi s’en soucier?
Pas bon, là!
Une blessure,
De belle facture,
Que ton oeil vient d’encaisser!
Figure aplate,
Gestes automates,
Ton regard est hébété!
Une dent creuse,
Des mains nerveuses,
On ne peut plus t’arrêter!
Une fumée mince,
Dans l’air qui pince,
Tu essaies de te calmer!
Des témoins, ça?
Tu as toujours été un crétin
Et, pour tout dire, ça s’arrange pas.
Quand tu mets la tête dans ce bouquin,
On entend la flûte pour les rats!
Ils viennent, à deux, te voir le matin,
Ces prosélytes de Jéhovah!
N’importe quoi!
Bidouillages et bouts de ficelle,
Des anchois, sauce caramel,
C’est n’imp!
Détente!
Ces moments,
L’esprit net,
Bien présent!
Fatigué?
Oui, peut-être,
Et un peu
Enervé.
Ces moments,
L’esprit net,
Bien présent!
Détaché,
En bien-être,
Moins nerveux,
Arrivé!
Ces moments,
L’esprit net,
Bien présent!
Essaie encore!
Tu es en fuite
Et tu médites
De te cacher
Dans un trou noir!
Une eau qui grince,
En couches minces,
Barrière l’entrée,
D’un long retard!
Et ta valise,
Forme indécise,
Va se ranger
Dans son placard!
Dans ta cuisine,
Tu t’assassines,
D’un long café
Et de boudoirs!
Gris-coton!
Une aube grise,
Halo cerise.
Le soleil ferme son oeil.
Pas de lumière,
Elle coûte trop cher.
On ne voit même pas les feuilles!
Une fumée grise,
Qui s’éternise,
Essaie de franchir le seuil.
Brouillard sur terre,
Terre étrangère.
Il faut éviter l’écueil!
Je crois que ça daube, là!
A quel moment précis, savez-vous qu’il y a trop de mouches?
C’est quand une mouche se pose sur mes doigts et sur ma bouche!