J’étais sur le bas-côté d’une route de campagne. Le soir tombait. Il n’y avait plus de lumière. J’étais loin de tout. Je changeais une roue.
Je plains, d’entrée, ceux qui font ce genre de rêve.
Un sourire, un poème!
Je ne me courberai pas devant l’austère,
Juge autoproclamé d’un vilain cimetière.
A toi, je ne veux pas donner mon miel,
Ni le voir gâché, recouvert de fiel!
Tu prends mon stylo.
Ecris dans mon dos
Des mots invalides,
Des mots qui lapident!
Ton odeur sur moi,
Je suis aux abois.
Je vais vers les champs,
Le nez en avant.
Tu ne vis pas, toi.
Eloigne-toi de moi.
Je mets de l’encens.
Tais-toi, je t’entends!
Toi, tu es du genre
A brûler les livres
De qui te déplaît.
Le dire transgenre,
L’empêcher de vivre,
Le discréditer!
Je donne mon temps
Et de mon dedans
A qui m’aime vraiment
ou au moins m’entend!
Je n’arrêterai pas de vivre
Parce-que tu as lu mon livre.
Je suis indulgent,
Car les morts-vivants
Ne durent pas longtemps.
Ceux à qui je m’adresse
Savent ce qu’est la tendresse,
Savent que tout va passer
Et s’envolent vers l’été!
Faire une promesse c’est donner un espoir tout tarabiscoté.
Une promesse, c’est notoire, n’engage que celui qui la fait.
Une promesse n’est pas un serment. Elle ne résiste pas à l’air du temps. Elle rentre vite par ton nez, à peine sortie de ta bouche.
Une promesse, de mémoire, devient un serment, si elle n’a pas cessé. Je la regarde souvent comme quelque chose de louche.
Un serment donne du blanc pour du noir. Pas de nuance, pas de colorants. Un serment, c’est aussi échanger.
Un don, c’est aider vraiment. Un don, c’est un serment, celui de t’aimer, toi l’autre, branlant sur tes pieds. Un don sait faire de l’ancien du récent.
Donne, attend et espère! Viendront les fruits des bonnes actions.
Le retour de bâton, vérité élémentaire, c’est pour les actions mauvaises!
Qu’as-tu appris?
Dire Oui-oui au petit chef, quand il se perche sur ton chef.
Dire Non-non à ton garçon, quand il te demande une chanson.
Dire Grouin-grouin, quand tu manges comme un cochon. Tu ne laisses dans l’auge, pour ton garçon, que ton vomi de saison!
Tu montes à l’échelle pour parler de l’air du temps. De là-haut, tu fais Coin-coin aux passants.
Enfoncé jusqu’aux aisselles dans la merde de ton temps, tu rêves d’un demain, d’une trêve, où tu serais encore vivant. Tu penses survivre encore, alors que le niveau monte jusqu’ à tes dents.
Arrive le moment où tu devras choisir entre manger et respirer. Tes enfants, plus petits, seront déjà noyés!
En bon soldat, tu portes l’uniforme qui te servira de linceul. Tu ne vas pas beaucoup changer!
Rencontre inattendue,
De loin, la silhouette d’un homme grand, mince, avec un chapeau.
Sorti tout droit du film : Le bon, la brute et le truand.
Manquent les bottes et le manteau long.
Un pas décidé, un petit signe de la main vers l’autre côté de la rue.
Il s’approche et là : le regard perçant et hypnotisant d’yeux bleu-azur. Le bon!
On se présente,
Beaucoup de choses en commun, les animaux, la nature, la douleur.
Plusieurs rencontres instructives,
Avec le but de guérir du passé et, pour ce qui est du présent,
Exterminer les parasites qui nous bouffent la vie!
C.