Moi, le mot qui me vient, c’est Prison!
———– ————- « Citadins, c’est votre Baptême! » —
Un sourire, un poème!
Je ne comprends rien
A vos manoeuvres expertes.
L’intérêt de qui, d’un,
De quoi parlez-vous?
Présentez vous, la tête haute!
Pour être sûr, dîtes-moi:
— Est-ce que Nuisible est un terme pervers?
— Est-ce qu’un mot clair doit se taire?
— Ou est-ce comment on s’en sert?
— A qui donc, est-ce la faute?
La liberté des uns s’arrête
Où commence celle des autres.
On ne peut être plus clair!
Le respect de la vie des autres
Monte en vous.
Rien ne presse,
Laissez le mûrir.
Reste la rédemption,
Si ça vous intéresse.
Rédemption à la faute coupable,
Penser Nous est humain et louable!
Vous serez vous!
Dîtes-moi, pour que je vous reconnaisse!
Toi et tes lorgnettes,
De chaume couvertu.
Ta moue, tes lunettes
M’ont vite convaincu!
Tes deux phares, en plein air,
Enrayonnent d’autant plus
Qu’au jeu de la lumière,
Ils sont vairons et plus!
Leurs regards sincères
M’ont vite corrompu.
Aux doux-beaux yeux de Pierre,
Suis addict convaincu!
En berne et éphémères,
Je les vois d’autant plus
Que dans toute cette affaire,
C’est eux que j’aime le plus!
L’automne est là. Je sors me charger de morceaux de lumière, doux restes d’un temps passé. L’automne n’est qu’ un passage de l’été à l’hiver. L’été ne peut pas durer.
L’automne est une saison douce et amère. Le feu s’éteint et les flammes désespèrent, grimpent aux arbres pour le retrouver. Le soleil, faux-ami, faux-frère, se lasse de nous éclairer.
Dur moment, la nature va apprendre à se taire, à s’économiser. Elle se prépare à l’hiver. Sa gloire est un temps déjà passé. Je verserais bien une larme, plus de Vert avant une éternité!
La nuit tombera bien avant le soir, décidée à nous faire hiberner. Libre à vous, moi je vais dans l’éther, plutôt que de vivoter. Afin de mieux supporter le noir, jusqu’à la fin de l’année!
Tout se cache, se recroqueville, se terre. Ceux qui restent vont connaître l’enfer, rien qu’à chercher à manger. Dans la neige, de loin, je suivrai le grand cerf. Il sait passer de l’autre côté!
On ne vit plus dans des cavernes rudimentaires, mais on va salement se faire chier!
Je portais le feu depuis longtemps.
Depuis qu’on m’en avait passé le relais.
Quand tu viens de Néandertal,
Le porteur de feu tu le connais!
Je portais le feu depuis longtemps
Et tu es arrivé.
J’ai porté mon feu vers toi et je t’ai réchauffé.
Jusqu’à ce que s’éteigne ma flamme.
Oh comme j’en ai le regret!
Je voulais être fort comme le fer,
Solide comme le roc, doux comme le duvet.
Tout pour te protéger!
J’ai été le tout le temps d’une traversée.
Toi, tu es parti et je me suis échoué!
Dans les flammes que saigne mon coeur,
Je te tiens chaud à jamais!
Queue jusqu’à dehors, à la boulangerie. Mince!
Un demi-pas, un autre, on n’avance pas.
Une grande dame à chapeau, élégante, tient le devant de la scène. Elle veut ci; elle veut ça. Se ravise, recommence. Elle n’en a pas assez; elle en a trop. Pas de pain, de gâteaux! Un bref oeil à la queue qui s’allonge, elle dit: « Je me dépêche; il y a des gens qui attendent. » Mais elle reprend son numéro aussi lentement qu’avant. Les vendeuses, forcément aimables, ont l’air de souris fatiguées.
Tellement ça me gonfle, je ne me retiens plus cette fois! Je lance un souffle au ciel. Je la vise clairement. Il y a de l’écho: on soupire devant; on soupire derrière. Chacun ne voit que le dos de l’autre; sinon ça râlerait. On est en pays prolo, ici.
Quatre-vingt cinq euros, ça le fait. Voilà que j’écoute maintenant! Elle fait traîner encore: elle n’a pas sa carte bleue; propose un chèque. On tourne un film à notre insu ou quoi? Je vois arriver la suite. Bingo! Elle n’a pas son chéquier.
Je me fais presque mal pour ne pas lui dire que le chéquier, c’est peut-être la bonne qui l’a volé. J’entends les « Bourgeoise! » qui émergent dans la tête des autres.
Elle dit de lui garder, qu’elle repassera payer.
Ses talons en s’éloignant ont un bruit claquant!
Un demi-pas puis un autre, on continue vers la caisse et on attend, soldats!
C’est mon tour. Le pain, c’est bon. Ah oui, quelques gâteaux, mais pas trop! Je me sens mal à l’aise; je trisse! Je ne croise que des visages fermés.
Je remets mon chapeau en place. Mes bottes, sur les dalles, font un bruit d’enfer!
Je me suis dit, à froid, qu’elle ne faisait pas forcément exprès. Qu’elle avait ses propres contraintes. Je préfère la détester, quand même, pour le mauvais moment que j’ai passé. Mais c’est sûr, les prochaine fois, je me tais!
Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.
Moi, où vais-je? Où courge?
Dans quelle étagère?
J’écris tout en rouge.
J’ ne vois que l’hiver.
Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.
Chacun cherche sa place,
A laisser une trace.
Dans ce monde sot,
Y en a qui sont d’trop.
Pour chanter solo,
Il faut de l’adresse.
Si tu chantes, mais faux,
Toi, tu m’intéresse.
Naître rossignol,
C’est avoir du bol.
Si tu veux chanter,
Ne sois pas gêné.
Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo!
Oh, dis moi ce qu’il t’arrive, mon frère.
On te dirait déjà en enfer!
Ton dos, tes dents,
Ta femme, l’argent.
On dirait que tout se débine.
On dirait que tout t’assassine!
Tu as tout à fait la tête
De celui que la mort guette!
Ta voix pleure.
Ta voix tremble.
J’ai devant moi une bonne heure.
Buvons un café ensemble!
— Quel monde va t’on laisser à nos enfants?
–Pourquoi vouloir pour eux un monde meilleur?
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Vouloir un monde meilleur pour eux, pourquoi ne pas le comprendre ainsi : « Si on arrange notre monde à nous, ils auront le leur! »
Quel sera leur monde après nous? Le même, sauf qu’on y sera pas. Ils continueront, comme on l’a fait!
Ils lutteront comme ils peuvent. Ils le font déjà. On ne peut les protéger de rien!
Leur monde et le notre ne sont pas séparés par une frontière. Ils coexistent! C’est juste le temps qui s’agite et glisse clairement dans la mauvaise direction.
Le drame serait que les générations qui se succèdent aient à se battre côte à côte. Coude à coude et non plus chacune en son temps!
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Ne pas le comprendre, c’est un peu comme vouloir les choses molles et le temps docile!