Une partie de toi
Avançait avec moi.
Mais d’autres parts de toi
Regardaient l’au-delà!
La fleur de l’âme!
Dans ton parterre de pleurs
Et de larmes séchées,
Sort de terre une fleur,
D’une grande beauté!
Et, si c’est ton malheur
Qui en est le fumier,
Elle, pour ton bonheur,
Pourra ressusciter!
Elle protège ton coeur
De ces flèches acérées
Qui, empennées de peur,
T’avaient désarçonné!
Elle a tué la douleur.
Te voilà rassuré.
Et, tout comme la fleur,
Tu peux te redresser!
Les temps changent!
Le temps a changé.
Il fait un peu frais.
Je lève le nez.
Puis tombent des grêlons,
Sur notre maison
Et sur le jardin.
Le ciel s’est fâché.
Il a ravagé
Tout le potager.
Lancé ses frelons
Sur tous les bourgeons
Et tué leur demain!
Il a ébranché
Les arbres fruitiers.
Il a arraché
La laine des moutons,
Crevé l’horizon,
Rien qu’en un matin!
Et s’il s’est calmé,
C’est pour nous noyer,
Nous faire échouer.
Et puis, sans façon,
Vomir son poison,
Son vilain crachin!
Oh, la grosse pomme!
Si, pour être moins conne,
Il faut à une personne,
Recevoir sur sa tête,
Comme l’a fait Newton,
Une pomme un peu blette!
Elle cogite et s’étonne.
Est-ce que l’idée est bonne?
Pas de casque, c’est bête.
Autour, il n’y a personne.
Va-t’elle risquer sa tête?
Eh bien, cela dépend.
Ce que disent les parents,
L’état de ses vêtements.
Pour parler honnêtement,
Je crois que ça dépend,
Surtout, de l’air du temps!
Je connais des personnes
Que la pomme de Newton
Ne peut pas affecter.
Je connais des personnes
Qui, peut-être moins connes,
Se protègent d’un panier!
Tous à la manif!
Les deux pieds dans la merde!
Mea-Culpa ?!
Quelque chose s’est passé.
Est arrivé l’ennui.
Quelques-uns ont bougé.
D’autres se sont tapis.
On ne peut critiquer
Que ceux qui ont agi.
Que peut-on reprocher
A ceux, restés assis?
Beau jeu de critiquer.
C’est trop facile ainsi!
S’il n’avait pas bougé,
Lui se serait haï!
Et ceux, restés cachés,
Là, derrière leurs genoux,
Sont toujours les premiers,
A jeter les cailloux!
Un canard sans tête!
Un canard, sans sa tête!
Il titube et s’arrête.
Il a un peu l’air bête.
Tout s’embrouille, dans sa tête.
Il ne s’est pas méfié.
Alors, il s’est gavé.
Il se croyait aimé.
Il va être mangé!
Le héron, au long bec,
L’avait bien alerté.
Le canard, aussi sec,
Lui avait ri au nez!
Maintenant, il regrette
Et voudrait s’excuser.
Mais, sans bec ni tête,
Il ne peut plus parler!
S’offusquer!
S’offusquer, ce n’est pas comprendre.
S’offusquer, ce n’est pas apprendre.
Se moquer n’est pas se rendre
Compte de la réalité.
Se gausser, c’est aussi prendre
Des vessies pour bien-fondé.
Se vexer pourrait vous rendre
Aveugle à la vérité.
C’est ne pas communiquer.
Ne pas savoir échanger.
C’est, soi-même, s’invalider.
C’est, soi-même, s’atrophier.
S’offusquer, ce n’est pas comprendre.
S’offusquer, ce n’est pas apprendre.
Il commence à me plaire,
Celui qui sait écouter.
Si ce n’est pas un frère,
C’est, peut-être, un allié!