Si, d’une main circonspecte,
Je me frotte les naseaux,
J’affirme que c’est trop chouette
De se gratter le bas du dos!
Gratte-cul!
Gracias!
Je trouve plus que naturel,
Être là, sur ses deux pieds!
C’est un beau cadeau du ciel,
Que, simplement, s’exister.
Seigneur, que la vie est belle.
J’en suis comme enamouré.
Pour moi, la vie la plus belle
Est celle que l’on m’a donnée!
Ce serait tel des bretelles
Qu’on aurait bien ajustées.
Jouis de ta vie, l’étincelle
Car rien n’est fait pour durer!
Confinémoi, n°4!
Sur l’autre banc tout gelé,
Se sont posés deux ados.
Moi, je me suis approché,
Leur ai demandé des mots.
Fille se soucie de sa mère,
Que le virus pourrait tuer.
Un peu aussi du scolaire,
Mais sans se traumatiser.
Lui, il crache un peu en l’air
Et ne pense qu’à s’amuser.
Même si la vie est précaire,
Garçon ne veut rien rater.
Soudain, la bien jolie paire
De moineaux reconfinés
M’appelle à un rire sincère.
Homme se met à rigoler.
Confinémoi, n°3!
On n’est pas sorti de l’auberge,
On ne sait sur quel pied danser!
Pour éviter trop de gamberge,
J’emmène le chien se promener.
Mes outils de Pouet-pouet!
Pour durer, l’âme du poète
Doit, parfois, se reposer.
L’occasion de faire la fête
Et d’aller se promener!
Pour chanter, l’âme du poète
Se doit de bien s’équiper.
J’irai, donc, faire des emplettes
De plumes, d’encre et de papier.
Mes jolies plumes sont usées,
Il me faut les remplacer.
Je vais aller en chercher,
Avec le soin d’un limier.
Je veux la plume-lunette
Que cisèle l’épervier,
Pour observer la planète,
Du fond de mon encrier.
Du geai, la plume-trompette,
Pour pouvoir mieux alerter
Et une plume de chouette,
Afin de me faire flasher.
Pour ce qui est du papier,
Je n’ai plus qu’à me baisser.
La brassée de feuilles séchées
Sera, comme pâte, étalée.
Étendue à ma fenêtre,
Comme un vélin à graver,
Elle s’incruste du bien-être
Du beau soleil de l’été.
Je vole vers la lune-sœurette,
Pour remplir mon encrier.
Concoctée d’une main honnête,
Mon encre sert à crier!
J’ai, comme tous, une recette,
Dont je garde le secret.
Désolé, elle est discrète,
Je ne peux rien dévoiler.
Je rechausse mes lunettes
Et laisse venir les idées.
J’affûte la plume de chouette
Et je me laisse imprégner!
Ados en danger!
Enfermé dans sa cage,
L’adolescent blessé
Se fout de ton fromage
Et rêve de pendouiller.
Un ado en bas-âge,
Quand il est interné,
Pour sortir du naufrage
Peut se défenestrer!
A méditer 2!
Je crois que, pour les gens, de leur mort, ce qui est funeste.
C’est, non pas mourir, mais être seul, en ce dernier moment.
Cause toujours!
Retour à ma cigarette,
Je me recentre en dedans.
Tu jacasses et tu caquettes,
Sans rien dire d’intéressant.
Je fume ma cigarette
Et j’ignore si je t’entends,
Une eau calme dans ma tête!
Tu continues ton cancan.
Et la lumière fut!
Dans ma main, une allumette.
Il ne me reste pus qu’à trouver
Un grattoir assez honnête
Pour pouvoir nous éclairer!
Arrête un peu!
Tu fais pleurer mes chaussettes,
Je te demande d’arrêter.
Mais, non, tu n’as pas l’air bête.
Juste un peu catastrophé.
Tu trembles, sur tes gambettes,
A te désarticuler.
C’est trop beau pour être honnête.
Arrête d’en rajouter.
Tu fais ton regard de chouette,
Mais tu ne peux me tromper.
Essore un peu tes lunettes
Et viens t’asseoir à côté!