To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Tu fais pleurer mes chaussettes,
Je te demande d’arrêter.
Mais, non, tu n’as pas l’air bête.
Juste un peu catastrophé.
Tu trembles, sur tes gambettes,
A te désarticuler.
C’est trop beau pour être honnête.
Arrête d’en rajouter.
Tu fais ton regard de chouette,
Mais tu ne peux me tromper.
Essore un peu tes lunettes
Et viens t’asseoir à côté!
Si tu penses que tu gouvernes,
En ne faisant qu’accepter,
C’est que les jolies sirènes
T’ont, pour un temps, annexé!
Au risque que l’on m’interne,
Je me permets d’affirmer
Qu’un beau guérisseur interne,
En nous tous, peut s’activer.
Il est, entre tous les pouvoirs, un que je chéris :
C’est le pouvoir de ré-enchanter, quoiqu’il arrive!
C’est quelque chose qu’on ne peut pas comprendre,
La loi qui régit les anges!
Moi, j’aime bien, mais je ne sais pas si, le sucré-salé, c’est vraiment si terrible.
Par contre, le sucré-poivré, c’est un bonheur indicible. Le vin m’y fait penser!
Comment peut-on dire vraiment un truc bien aux petits,
Sans jamais les polluer?
La seul réponse qu’on m’a donnée, pour moi crédible, c’est :
S’efforcer d’être les parents les meilleurs possibles,
Ne penser qu’à l’intérêt des enfants et puis vivre!
Tu te contentes d’observer,
Avec tes mains sur tes hanches,
Le frêle ruisseau-cabinets,
L’oiseau crevé sur sa branche.
Si tu ne veux qu’observer,
Sans en remonter tes manches,
Tu verras aussi crever
L’enfant, le ciel et la branche!
Ce matin, la joie se tait,
Dans mon joli jardinet.
Le gel a mis à l’arrêt
Cette vie qui me plaisait.
Les tomates éventrées
Ne font plus que pendouiller.
Les courges, le persil frisé
Se font méduses étalées.
Un soleil circonspect
Décongèle les navets.
Je ne vois que des piquets,
Un cimetière apparaît!
D’un revers de main glacé,
L’hiver a tout balayé.
La bataille est terminée,
Que de morts à enterrer!
Mon pauvre jardin grelet
Est un désert de regrets.
Le soleil me dit : Je sais.
Sois sûr que je reviendrai.
La main sur tes roupettes,
Tu mates la gamine.
Nubile, elle est parfaite,
Pour ta bite assassine!
Assis sur tes roupettes,
Tel un chien qui se grime,
Tu fumes une cigarette
Et tu rêves à ton crime.
Un vistemboir te guette,
Son frère, dans la cuisine.
Une claque dans ta tête,
Deux cachets d’aspirine!