To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Aux jeunes parents, qui ne veulent pas transmettre à leurs petits, ce monde qu’on leur a légué, tout pourri et qui sont bien dans la merde.
Ils sont bien aimables de nous sourire encore! Je ne vous demanderai pas pardon, car je ne veux pas m’absoudre.
Je ne fais rien contre personne, mais je sais, que par mon comportement, à chaque instant, je tue!
Aujourd’hui, c’est moi qui fait la bouffe, nom de dieu.
Je me suis fait une bouillaque de derrière les fagots,
Oh, la mère, regarde-moi ça. Mon froc me dégueule!
C’est elle. Elle qui arrive! Cachons-nous. Oh, la tête!
Toi, tu vas te faire serpille et finir en guéridon mou.
Non, c’est pas elle, je blaguais. Si tu voyais ta tête!
Là, j’entends les clarines
Sonner dans cette machine.
Et le fond de mes dents
Faire un grand bâillement.
Vite, de l’aspirine
Et je vais à l’usine.
Et de l’efferalgan,
Ça calmera mes dents!
Avec mon masque bleu sur le nez, moi, je fonctionne en circuit fermé.
Ma bouche offre à mon nez la triste odeur du poisson qu’on dégorge!
Avant que ne chantent les merles,
On entend s’affairer les moineaux.
Il n’y aurait pas eu les merles,
S’il n’y avait pas eu les moineaux!
Je ne veux pas de ton doudou, pour dodo.
C’est non, mon ami, il n’y a rien à faire.
Je ne suis pas un trou du cul de chameau.
C’est non, mon ami et lâche un peu l’affaire.
Et, si tu m’embêtes, j’appelle ce numéro.
Là, mon ami, on va te faire la misère.
Je suis seul, dans mon lit, quand je fais dodo.
Toi, mon ami, mais essaie donc la prière!
Le contact fait la liaison
Entre ce qui est et devrait être.
L’être-contact, en déraison,
Se sépare de beaucoup de son être.
Et l’empathe de la guérison
Va faire un petit tour dans sa tête.
Va-t’on, un jour, opérer
Un réfugié arriéré,
Pour le donner à bouffer
A de monstrueux cinglés?
Et, va-t’on en retirer
L’organe qu’on lui a loué
Pour courir, vite, le greffer
A un gamin parfumé?
Va-t’on, ensuite, l’effacer,
De son numéro rayé?
Il a une identité,
Le droit de bien exister!
Moi, je plains mes semblables.
Ils sont trop compliqués
Et ils montrent les dents,
A tout sourire affable.
Moi, je crains mes semblables
Car ils me font flipper,
En passant tout leur temps
A lustrer leur cartable.
Moi, je tiens mes semblables
Pour faible quantité,
Quand ils mentent en dedans
Et dégueulent sur la table.
Moi, je peins mes semblables,
Quand ils sont en beauté,
Quand ils changent leurs dents
En sourire formidable!
Moi, je fuis mes semblables,
Pour aller m’exporter
En plein milieu des champs,
Seul bien-être valable!