Ô, tristes limbes!



La tristesse se dépose,
En brume mal-avisée,
Sur ta vie, sur les choses.
Tu ne peux plus l’ôter.

Si tu perds quelque chose
Qui avait tant compté,
Tu survis, je suppose,
Pour toujours abîmé.

La tristesse se dépose,
En brume mal-inspirée,
Sur ton cœur, sur la rose.
C’est la mort de l’été!

Avec elle, tu composes,
Pour un peu respirer.
La fleur, à peine éclose,
N’en est plus parfumée.

Elle est pinceau morose,
Tableau recommencé.
Que jamais tu n’exposes,
Que tu gardes au grenier.

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