Tu fais des bulles de larmes,
Des hoquets de sanglots.
En gros, tout un vacarme.
Qu’y a-t-il de nouveau?
La panique te compresse
Et tu te jettes à l’eau.
C’est encore la maîtresse
Qui t’a mis un zéro!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Le vent n’a rien à raconter,
Il se contente de siffler.
Sous un parfum d’amande,
Il sent le varech.
Le vent ne cherche pas à penser.
Sa tâche, c’est de ventiler.
Est-ce de la contrebande,
Cette voix de Québec?
Le vent est champion pour poncer,
Et galère pour avancer.
Si tu gîtes de la bande,
Tu tombes sur un bec.
Il avait de beaux yeux très clairs
Qui frémissaient à la lumière.
Il avait deux grands yeux cernés
Qui pouvaient se mettre à brûler.
Il avait une parole sévère
Pour qui bousculait la misère.
Il avait de grands mots flottés
Dont il usait pour amuser.
Il avait de grandes mains de frère,
Des épaules comme une étagère.
Un ton de voix pour captiver,
Un souffle doux pour rassurer.
Il vivait dans son hémisphère
Et il s’essayait sur la Terre.
Il était en voyage privé
Mais il s’arrétait pour donner.
Il est parti, demain, hier
Et sans bousculer la lumière.
Il est parti pour traverser
Et je crois bien qu’il a trouvé.
On dit souvent aux anges :
« Bienvenue sur la Terre ».
L’ange est un être étrange
D’où s’échappe la lumière.
Dans le sourire d’un ange,
Il y a bien matière
A nettoyer la fange,
Où Dieu nous laisse faire.
On dit souvent d’un ange
Qu’il est beau et très fier.
S’il s’agit d’un archange,
On le trouve militaire.
Et quand revient l’archange,
C’est aussitôt la guerre.
Ils sont forts, les archanges.
Ils combattent bien l’enfer.
Et tous les petits anges
Sont priés de se taire.
Et tous les petits anges
Doivent aller à la guerre.