Ma maison à moi, c’est une île bien tranquille.
Je crois qu’elle flotte, je mévois, dedans un port de ville.
Sur leurs coquilles de noix, mes voisins de ville
Font, tous, un peu comme moi, sur une eau immobile.
Et on se côtoie, quand s’accostent nos îles.
Sinon, on reste chez soi, où la vie est facile.
Et s’il faut vivre au pas, rester bien docile,
Dans nos îles, nous, on est rois. On est des rois civils…
Le papillon s’évade!
Dans la bouche d’un enfant!
Un moment pour lire!
J’ai les pattes toutes molles!
De tout petits canards volent autour de ma tête
Et forment une auréole.
Je me pose dans l’escalier où l’ombre est secrète,
Car j’ai les pattes toutes molles.
Un vertige s’empare de moi et gronde dans ma tête,
Je vois comme des lucioles.
Je ne bouge pas, j’attends que je me remette.
J’ai perdu ma boussole!
Elle ne va pas changer!
Ou alors, moi, je suis con, 1!
Je crois, c’était des gens!
Sous un ciel de gris-orage, ils marchaient à-peu-près.
La vieille était chargée comme le serait un portefaix.
La plus jeune tirait la brouette et l’enfant chantonnait.
Vous pensez qu’ils reviennent des champs, des bois?
Vous n’y êtes pas, ils viennent de bien plus loin que ça.
Dans un coin, sous l’ombrage, la vieille cacha l’enfant.
La plus jeune courrait pour attirer, sur elle, les agents.
Ils ont enlevé la jeune et ils ont tué la vieille et l’enfant.
Cachez-vous de l’orage, quand vous êtes innocents!