A la va comme j’te pousse!



C’est comme cet orphelin,
Dedans la maison d’un riche,
Élevé avec du grain,
A la salade de pois chiches.

Ou encore ce turlupin
Qui danse comme une godiche
Et qui regarde dans les coins,
Quand il reçoit son bakchich.

Pourquoi pas ce philistin
Qui va quérir les auspices
Et qui ne doute de rien?
Pour lui, douter est un vice!

Combien de contemporains
Se font aveugles aux supplices?
Ils font pousser des gamins,
Sans terreau fertile et riche!

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Qui dit mieux?


Ce siège en bois,
Pour mille écus,
Il est à toi.
Je n’en veux plus.
Il vient du roi,
Du roi poilu
Qui, avant moi,
Y mit son cul.

Cette bouteille
De vin-pas-bon
Est aussi vieille
Que la maison.
Cire d’abeille,
Emblême-mouton,
Y a qu’en sommeil
Qu’elle vaut des ronds.

Cette godiche
Lave des culs,
Des culs de riches,
De parvenus.
Cette godiche,
A qui veux-tu,
M’a rendu riche
Et bien ventru.

Cette guibolle
Bien conservée,
Des années-folles
Ou à-peu-près,
Dans le formol,
Va mariner.
L’enchère s’envole,
Comme une fusée!

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La mort de l’Autan!


Cela fait beau temps
Que le vent d’autan
N’honore plus les champs
Et ne peigne plus l’herbe.

Dans les temps d’antan,
Se cogner au vent
T’usait le devant,
Sans trop défroisser l’herbe.

Et le vent d’autan
Se fait astringent.
Il râpe les champs
Et rend les mots acerbes.

Dés l’aube des temps,
C’est écrit vraiment,
La mort de l’autan
Fut racontée à l’herbe!

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Qui es-tu?


Qui es-tu,
Toi qui mues,
Piétinant
Sur tes pieds?

Où vas-tu,
Toi qui sues,
Cheminant,
De tes pieds?

Que sais-tu
Du salut?
Et quel vent
Mène tes pieds?

Que veux-tu?
Bienvenue!
Indigent,
Daigne entrer.

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C’est pas qu’on est con!


C’est pas qu’on est con,
On pense trop vite.
Sans modération,
En stéréotypes.

Quelle est la raison,
Un manque de critique?
C’est pas qu’on est con,
De la même fabrique?

Remettre en question
Le fond de nos slips?
Quelle complication.
Au feu, les principes!

C’est pas qu’on est con,
Nous dit le public.
Mais si, on est con,
Nous dit la critique.

Un con pour un con
Et la même réplique.
Ecouter un con
Et prendre panique!

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Tout un programme!


La charrue a gangrené

La plaine sauvage.
Et la vie s’est exportée,
Là-haut, à l’étage.

Ils ont empapaoutés,
Nourris au fromage,
Les rats, enfin muselés.
Loi est au carnage!

La rivière a débordé,
Sanctifiant l’outrage.
Et le monde en a assez,
Les temps changent d’âge!

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Plus de cent mille morts!


Plus de cent mille morts,
Ce n’est que quelques morts de plus.
Plus de cent mille morts.
Alors, n’en parlons plus. Motus!

Plus de cent mille morts,
C’est se prendre une balle dans l’anus.
Plus de cent mille morts,
C’est comme se faire un infarctus!

Plus de cent mille morts,
C’est encore un crime en versus.
Plus de cent mille morts,
Des humains, des êtres et bien plus!

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Des esclaves, de nos jours?



Tu l’as trouvé, au secours,
Il dormait avec le chien.
On l’avait muselé court,
Nourri de tartines de rien.

Un esclave pour les labours,
Depuis qu’il est orphelin.
Un enfant privé d’amour
Et qui ne compte pour rien.

Tu l’as arrosé d’amour
Et, enfin, il pousse bien.
Sil te sourit, en retour,
Il ne lâche pas ta main.

Ça se passe de nos jours
Et pas que là-bas, au loin.
C’est partout que ça a cours,
La traite des êtres humains!

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J’ai mal au vice!


J’ai mal au vice,
Je suis mutant.
Je suis caprice,
A fortes dents.

Je suis novice,
Pas regardant.
Je suis complice
Et bon enfant.

J’ai mal au vice,
Je suis changeant.
Et je dévisse,
En cancanant.

J’ai la peau lisse,
Des bonnes gens.
Singe d’artifice,
Peu ragoûtant!

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