
Le ciel était revêche
Et le vent sous écoute.
Une vilaine pluie rêche
Explosait sur la route.
Les cheveux démêlés
S’étiraient, sous la douche.
La gargouille, atterrée,
Hoquetait de sa bouche!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Veux-tu ranger le chien
Et finir les sardines?
On est déjà demain.
Moi, j’arrose la piscine.
J’ai rangé, dans le chien,
La moitié des sardines.
Et celles qui nagent bien
Font un tour de piscine.
Je crucifie le pain
Et j’exhorte la cuisine.
Le feu se voit de loin,
Balance-lui une bassine.
J’ai bien lavé le chien
Et jeté la bassine.
Dans la niche du chien,
J’ai couché les sardines.
Le chien est un crétin,
Il engueule la bassine.
J’ai retrouvé du vin,
Sa couleur est divine!
C’est le blanc de la fraise
Qui te coupe l’appétit.
Et ce coq à la braise
Qui est tout racorni.
C’est un dossier de chaise
Qui te quitte, à la nuit.
La balance qui te pèse
A poussé un grand cri.
On n’est pas trop à l’aise,
Car rien n’est garanti.
Le bon sens qui apaise,
On le fuit, à grands cris.
C’est un rejet de braise
Qui te brûle le sourcil.
Toujours du ketchup-fraise,
Dessus tes spaghettis?
Dans la toile d’araignée,
Je vois comme un réseau
De points entremêlés.
Le vent y bruisse les mots!
Pour savoir la journée,
Pour savoir qu’il fait beau,
Faut écouter vibrer
Les points alter-égos.
Il est grande journée
Qui chante le renouveau,
Les cris d’un nouveau-né
Font vibrer le réseau!
Il faut se concentrer
Et regarder, c’est beau.
La toile, dans la rosée,
Se perle de gouttes d’eau!
Je m’assois pour parler
A d’autres identités,
Entités transmutées,
Entités en faiblesse.
Je reste à écouter
Une vieille identité
Aux os bien préservés,
Déplorant sa détresse.
Erreur de pédigrée,
Condamnée à errer,
Condamnée à chercher
Le passé d’une adresse.
Ce que disent les damnés,
Comme les déshérités,
Elle veut bien m’en parler,
Mon silence en promesse.
On a un peu marché
Et pas mal discuté.
Un entretien privé,
Je tairai sa confesse.