
Le serpent qui se mord la queue ne se mord pas pour de vrai, même pas du bout des lèvres. Quand il est arrivé au bout de lui-même, il se trouve et se reconnaît. C’est un cercle vertueux!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Il te faudra courir,
Pieds nus, dans la mangrove.
Puis, un jour, en sortir.
Il te faudra construire,
Libre à toi qui innoves.
Il te faudra tenir.
Il te faudra t’unir,
Dans des liens qui dissolvent.
Et ne pas faire souffrir.
Il te faudra frémir
De demains qui résolvent.
Et cesser de mentir.
Il te faudra partir,
Quand le soleil se love.
Et puis, un peu mourir.
Il te faudra choisir
Une voie qui rénove.
Et puis, t’appartenir!
J’ai fait ma silhouette,
Je me suis atrophié,
Pour que, dedans ta tête,
Tu puisses m’apprécier.
J’ai fait ma girouette,
Je me suis asséché.
Et j’ai tourné ma tête
Vers bien d’autres côtés.
J’ai fait ma pirouette,
Je me suis effacé.
Ce soir, la pomme est blette
Et l’ombre est ma moitié!
Je refais mon alouette,
Je me sens concerné.
Aujourd’hui, je m’accepte
Et une voix m’est allouée.
Pour vous parler honnête,
Je dois vous l’avouer :
La chanson que j’apprête,
Je veux vous la donner!
J’avance, tel un loup rôdant, la queue basse.
La moindre proie se transforme en rapace.
Je ne peux pas vous dire si c’est le matin.
On n’y voit rien, avec ce temps de chien!
J’erre, tel un loup qui n’a pas de demain.
Je ne peux pas bien nourrir mes gamins.
J’avance, dans le froid. Je franchis l’espace.
A chaque fois, je retombe sur mes traces!