A marée profonde!


Je fais, comme tout le monde,
Des bulles, sous mon chapeau.
Mais, à marée profonde,
Je fais froid dans le dos.

Je salue à la ronde,
En levant mon chapeau.
Je cache la bête immonde,
Sous un sourire idiot.

Si ma tête se dégonde,
Courrez vite au bateau,
Car, à marée profonde,
Je vais sortir de l’eau!

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Ailleurs, c’est à côté!



A travers le tunnel,
Dessous la voie ferrée,
Je regarde l’autre ciel,
Luire, de l’autre côté.

Sur la route, un ballon,
Suivi par un chien mince.
Arrive un enfant blond.
Au pile, les freins grincent.

Et soudain, un ange passe.
L’auto sort du tunnel,
Lentement me dépasse.
La journée reste belle!

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J’ai suivi le chemin!


J’ai suivi le chemin,
Aussitôt vent m’emporte.
Je n’ai plus de besoins
Et ma passion est morte.

Si le monde est chagrin,
Mon âme est encore forte.
Je tends encore la main
Et, des fois, je m’exporte.

J’ai suivi le chemin
Qui me mène à ma porte.
Je connais mes besoins
Et tout ce qui m’importe.

Le verre à demi plein
Se remplit à l’eau forte.
Et je fais un refrain
De ce que vent m’apporte!

J’ai suivi le chemin
Qui me mène à ma porte.
Je n’ai plus de besoins
Ou bien je fais en sorte.

Il n’y a rien de certain.
Le présent, seul, importe.
Il n’est pas de demain.
Le jour est à ma porte!

J’ai suivi le chemin
Qui me mène à ma porte.
Je n’ai besoin de rien,
Ni de peur, d’aucune sorte.

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La danse des flocons!

Sur ma route, j’ai trouvé blanche-neige
Et j’ai dansé, dans le froid.
Les flocons formaient un manège
Et tournaient autour de moi!

Sur ma route, j’ai trouvé blanche-neige,
Mes doigts sont devenus froids.
Les flocons formaient un cortège
Et effaçaient tous mes pas!

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La chanson du trépassé!

Si tu as eu une vie forte,
Que tu t’es bien amusé :
Alors, traverse la porte
Et viens-là, t’encanailler.

Si tu as eu une vie morte,
Si tu t’es bien emmerdé :
Alors, traverse la porte
Et viens-là, t’embastiller.

Toi, si ta vie de cloporte
Ne sait plus t’intéresser :
Alors, entaille-toi l’aorte
Et tu pourras t’envoler.

Sur le seuil de cette porte,
On ne peut pas s’attarder.
Il te faudra faire en sorte
De ne plus rien regretter!

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Le train-train quotidien!


A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’effacer.
Il me faut prendre le train,
Je dois toujours me lever.

Il me faut faire des efforts,
Je dois toujours m’activer.
Il me semble que j’ai tort
De laisser le temps passer.

Si je vis des moments bien,
Ils ne tiennent pas la durée.
Je dois reprendre mon train,
Et creuser pour m’enterrer.

Il faudrait que je m’exporte
Dans un monde décérébré.
A force de chercher la porte,
Mon temps s’est vite écoulé.

A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’ennuyer.
Je m’en vais rater mon train,
Commencer par m’arrêter!

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Quand la lumière revient!


Des bouts de printemps
Et des bouts d’hiver.
Il fait beau devant,
Il fait froid derrière.

Un air entraînant,
Une pluie d’enfer.
A moitié printemps,
Mais encore hiver.

On regarde devant,
On délaisse hier.
Le cœur au printemps,
Les fesses en hiver!

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Ce matin, la lumière…


Un brouillard, en couvercle,
Entoure notre jardin.
Très dense, il nous encercle.
Au loin, on ne voit rien.

La lumière est spéciale,
Elle peut tout détailler.
Elle est jaune et s’étale
Sur tous les gris froissés.

C’est une carte postale
D’un vieil hier jauni.
Si beau et si spectral!
Il n’y a pas un bruit.

Je me crois sur la lune,
Sur une île isolée.
Allons chercher fortune,
Essayons de marcher!

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Si près du ciel!



Un grand vent de froid rêche
Écorche la montagne.
Le brouillard se dépêche
Et commence à grimper.

L’ombre étend ses longs doigts,
Au fond, dans la vallée.
Et au-dessus des toits,
On voit de la fumée.

Le col est un désert
Qui flirte avec le ciel.
Et, en bas, les lumières
Sont trop artificielles.

Mais si la solitude
Est le prix à payer,
Prendre de l’altitude
Fut ma meilleure idée!

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De ces êtres doux et beaux!



Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

Ils veulent ton attention
Et ils sont pleins d’espoir.
Tu les laisses, sans raison,
Et ils tombent dans le noir.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On n’écoute pas leurs mots,
On les laisse au placard.

Et quand ils sont ados,
Ce vilain désespoir,
Qui leur colle à la peau,
Atrophie leurs nageoires.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

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