J’ai beaucoup pitié!

Moi, j’ai pitié de tout,
Même d’un poisson mou.
J’ai bien pitié de moi
Qui suis con, comme moi!

Moi, j’ai pitié de tout,
Même d’un poisson mou.
La frêle sauterelle
A droit à une vie belle!

De celui qui nuira,
Que s’il n’a pas le choix.
De celui, tombé là,
Car on bloque son pas.

Moi, j’ai pitié de tout,
Même d’un poisson mou.
Et cet enfant, de toi,
A droit à tous ses droits.

Mais, pas de celui-là
Qui entrave nos pas.
Mais, pas de celui-ci
Qui se croit tout permis.


Moi, j’ai pitié de tout,
Même d’un poisson mou.
J’ai bien pitié de moi
Qui suis con, comme moi!


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Rien qu’on me donne!


Rien qu’on me donne
Que je n’ai, déjà.
Rien ni personne
Ne peut changer ça.

Tu viens, tu me donnes.
Tu m’adresses ta voix.
Tu crois en ma personne,
On se connaît déjà.

Tu me donnes ta personne,
En venant chez moi.
Tu viens, tu me donnes.
Mais, je t’ai déjà.

Rien qu’on me donne
Que je n’ai, déjà.
Rien ni personne
Ne peut changer ça.

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J’ai monté mon chaland!


J’ai monté mon chaland,
Le long d’une pente dure.
Il crie, s’écroule souvent
Et il ne tient pas l’allure.

Je te laisse là, manant
Pour y respirer l’air pur.
Et voilà quelques francs,
Tu peux rêver de biture.

J’ai monté mon chaland,
Le long d’une pente dure.
Il dort comme un enfant,
Dans les bras de la nature!

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Le mal-passant!


Mon cri de solitude,
Personne ne l’entendra,
Car j’ai pris l’habitude
De l’enfermer en moi!

Quand j’essaie de parler
Au tout premier chaland,
Il dit qu’il est pressé,
Qu’il va voir pour ses dents.

Le second fuit, vite fait,
Moins vite que le troisième.
Mais que leur ai-je donc fait,
Je manque le quatrième.

C’est qu’à force de me taire,
Je ne sais que gueuler,
Si bien que le parterre
A les oreilles bouchées.

Mais que me faut-il faire,
Pour que vous m’écoutiez?
Je balance à ma mère,
Elle va vous massacrer!

Mon cri de solitude,
Personne ne l’entendra,
Car j’ai pris l’habitude
De l’enfermer en moi!

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Tu vas pas bien, toi!


Tu veux effacer tout ça,
Tu ne te reconnais pas.
La détresse, sous ton chapeau,
Dote ta voix de trémolos!

Quel est donc ce goût amer
Qui retombe dans ta cuillère?
Car tous ces mots qui résonnent
Font de toi une demi-personne!

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Je ne veux pas!


Je n’veux pas redevenir moi,
Car je ne veux pas rétrécir.

Je suis bien plus grand que ça
Et je ne veux pas m’enfuir.

Je veux m’étaler de moi,
Ne jamais plus m’étrécir.

Parce que la vie a fait, de moi,
La seule chose à laquelle j’aspire!

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Que dire de ce temps!

Qu’est-ce qu’on pourrait raconter de ce temps qui bousille les feuilles,
Qui fait, de la luminosité, le bout vite enfui, de la queue d’un écureuil
Et nous envoie nous coucher, juste levés, dans une nuit de cercueil?

Qu’est-ce qu’on pourrait raconter, à part des histoires de cheminée?

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J’en sais rien!



J’en sais rien, moi, de ce que tu dois faire!

Mettre des petits pois dans ta soupière,
Arrêter de manger tes crottes de nez?

Te rendre au miroir pour t’y inspecter,
Et arrêter de, tout le temps, parler?

Je n’en sais rien. Arrête de m’emmerder!

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