C’est en prenant le train
Que j’ai connu ma belle.
J’étais fond de jardin,
Elle un fond de poubelle.
En se donnant la main,
On a rit des aisselles.
Ce qu’était beau, demain,
Mi-jardin, mi-poubelle!
On ne copule pas bien,
De jardin à poubelle.
Déjà, notre demain
Avait du plomb dans l’aile.
Et, en prenant le train,
Elle est partie, ma belle,
Rechercher l’orphelin
Qui était dedans elle.
Las, en sautant du train,
Pour se rentrer, ma belle
S’est prise un second train,
Tout contre son aisselle.
Je ne prends plus le train,
Je ne cours plus les belles.
Et c’est moi l’orphelin
De cette triste nouvelle!
C’est au fond, dans le coin,
Tout près de la poubelle,
Que repose le jardin
Près du cœur de sa belle!