
La Cruelle prédit un bain de sang
Et elle nous maudit pour le carnage.
Un sourire, un poème!
Le grand Olaf Tiegelsen
Est arrivé, trente ans déjà.
Sur une épave bohémienne
Et armé jusqu’à son trépas.
Sous une pluie diluvienne,
Il a su compter jusqu’à trois.
Et voyant mieux les sirènes,
Il leur a foncé dans le tas.
Ce fut une guerre homérienne,
Car nul ne quitta le combat.
D’Olaf ou des trois sirènes,
C’est bien Olaf qui triompha.
J’en ai vu un, hier soir,
Dans la rue, un psychique.
Tout blanc, habillé de noir,
Sous une lumière tragique.
Il avait, dans le regard,
Une lueur pathétique.
Il revenait de nulle part
Et cherchait sa fabrique.
Je l’ai encore vu, ce soir,
Dans la rue, le psychique.
On dirait que son pouvoir
A des côtés merdiques!
De la pommade pour les poux
Et une gomme invisible,
Un billet de tombola!
Vous qui parlez devant moi,
Est-ce du charlatanisme
Que vous criez par la voix?
Un peu de l’ oeil de Vishnou,
Un poème répréhensible
Et de la mort pour les chats!
Vous qui hurlez devant moi,
On dirait du satanisme,
Une saleté comme ça!