Si cette bassine
Est une piscine
Et si tes latrines
Sont une maison,
Alors, tu domines,
Sans comparaison!
C’est jamais toi!
A qui ce n’est pas arrivé?
D’un tyran domestique!
Oh, toi, tu t’adresses aux tiens,
Comme si tu les possédais.
Ils doivent rester des gamins
Et toujours te révérer.
Sur eux, tu te fais la main,
Les déformes à volonté.
Tu fais sous-ramper le chien.
Tu cadenasses ta moitié.
Quand tu seras mort, crétin,
Ils se sauront libérés!
Fais ce qu’il faut, du matin,
Pour ne pas y arriver!
Bleurquer, nouveau mot!
Sale petite merde!
Monsieur le…
Vous dîtes consentir à débattre avec moi.
Monsieur le…, vous êtes bien gentil, de bon aloi.
Après y avoir réfléchi, j’ai compris
Qu’avec quelques mots précis, tout sera dit :
On ne discute pas avec son prédateur.
Je vous combattrai jusqu’à ma dernière heure!
Vous écouter, je n’y vois pas d’intérêt.
Ceci, Monsieur le…, avec tout mon respect.
Laissez le vivre!
Sur la pointe des pieds,
L’autruchon discret
File dans sa carrée,
Sans avoir bu son lait.
Mais, pendant son passage,
Une plume est tombée.
C’est comme un message
Qui nous a alertés.
Nous fonçons dans sa cage,
Pour le rassurer.
Moi, je suis en rage.
Elle, elle est affolée.
Il n’est pas dans son lit.
On l’entend pleurer.
Il pleure dans la nuit,
La tête dans le plancher.
Mais que lui a t’on fait?
Il est tout cassé.
Mais que vous a t’il fait
Pour ainsi l’agresser?
Notre autruchon est sage
Et il est gentil.
Il ne fait pas d’outrage,
Il est toujours poli.
Elle, elle reste avec lui,
A lui chantonner.
Je hurle à la nuit
Et j’ai envie de tuer!