A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.
Devant moi, à trois places, une vieille dame, asphyxiée par son masque,
D’un pas bancal, chargeait, sur le tapis roulant, ses quelques affaires.
Quand je me suis réveillé pour enfin aller l’aider,
Il ne restait plus à charger qu’un pot de fromage frais.
Je l’ai rattrapée dehors pour m’en excuser et l’aider à , si vous voulez.
A charger ses courses dans le coffre de son auto d’hier.
Elle m’a remercié et a décliné mon offre, d’un sourire léger.
Elle me dit qu’il faut être, elle ne trouve pas le mot.
Enfin se débrouiller par soi-même. Je réponds: autonome.
Je lui demande son âge, si c’est pas indiscret.
Elle me répond 84, je peux vous le prouver.
Je lui dis: pas la peine. Vous êtes une merveille sur pattes!
Elle me sourit, son nez sort de son masque.
On se dit bonsoir et l’on rentre chez soi.
A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.