Le mal-passant!


Mon cri de solitude,
Personne ne l’entendra,
Car j’ai pris l’habitude
De l’enfermer en moi!

Quand j’essaie de parler
Au tout premier chaland,
Il dit qu’il est pressé,
Qu’il va voir pour ses dents.

Le second fuit, vite fait,
Moins vite que le troisième.
Mais que leur ai-je donc fait,
Je manque le quatrième.

C’est qu’à force de me taire,
Je ne sais que gueuler,
Si bien que le parterre
A les oreilles bouchées.

Mais que me faut-il faire,
Pour que vous m’écoutiez?
Je balance à ma mère,
Elle va vous massacrer!

Mon cri de solitude,
Personne ne l’entendra,
Car j’ai pris l’habitude
De l’enfermer en moi!

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Tu vas pas bien, toi!


Tu veux effacer tout ça,
Tu ne te reconnais pas.
La détresse, sous ton chapeau,
Dote ta voix de trémolos!

Quel est donc ce goût amer
Qui retombe dans ta cuillère?
Car tous ces mots qui résonnent
Font de toi une demi-personne!

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Je ne veux pas!


Je n’veux pas redevenir moi,
Car je ne veux pas rétrécir.

Je suis bien plus grand que ça
Et je ne veux pas m’enfuir.

Je veux m’étaler de moi,
Ne jamais plus m’étrécir.

Parce que la vie a fait, de moi,
La seule chose à laquelle j’aspire!

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Que dire de ce temps!

Qu’est-ce qu’on pourrait raconter de ce temps qui bousille les feuilles,
Qui fait, de la luminosité, le bout vite enfui, de la queue d’un écureuil
Et nous envoie nous coucher, juste levés, dans une nuit de cercueil?

Qu’est-ce qu’on pourrait raconter, à part des histoires de cheminée?

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J’en sais rien!



J’en sais rien, moi, de ce que tu dois faire!

Mettre des petits pois dans ta soupière,
Arrêter de manger tes crottes de nez?

Te rendre au miroir pour t’y inspecter,
Et arrêter de, tout le temps, parler?

Je n’en sais rien. Arrête de m’emmerder!

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Des bêtes si discrètes!


Vois, la chouette qui élampe
Tout ce qui s’appelle souris.
Au sol, un autre se rampe
Et il les cherche, lui aussi.

Le chevreuil a le cul blanc.
S’il le cache, il disparaît.
Dîtes, vous en voyez souvent,
Des cohortes de sangliers?

Le lièvre mime l’écureuil
Qui ne fait rien que sauter,
Déjà tout en haut des feuilles.
Le lièvre se terre, dans le pré.

Maîtres blaireau et putois
Savent très bien nous éviter.
Renard et fouine, on ne les voit,
Qu’en train de s’empoulailler!

Si vous entendez gratter
Les feuilles, dessous le buisson,
Ça vient d’un merle affairé
Ou, peut-être, d’un hérisson!

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Un bon feeling!


Rien n’est perdu, elle brille encore, la lumière!
Parfois, au détour d’une chanson, d’un regard,
Je découvre une émotion qui me rend hagard.

Rien n’est fini, au contraire, car je sais que, là,
Les plus jeunes feront mieux que leurs pères.

Comme des mouches paillardes et créatives
Re-combinées avec des esprits-coeurs clairs,
Ils sauront faire du beau de façon récréative.

Ils seront bien meilleurs, sauront nous enchanter,
Tel des frères et des sœurs de la même destinée!

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Dîtes-moi, mon brave!

Je me souviens d’un gars, il était une fois.
Il faisait se balader sa belle auto-brimée,
Son fourreau à pets, couleur de pancarte.

Il allait d’un rond-point à l’autre, demi-tour.
S’il faut le dire sur du velours, moi, je dirais
Qu’il faisait « vroum-vroum, pouet-pouet »,
Tel un petit coq de basse-cour, à l’air bête.

Il s’arrête, en pilant. Ça y est, c’est pour moi!
Me demande, comme à un crétin de manant,
De bien vouloir lui indiquer l’autre rond-point.
Me faire accroire que c’était pas pour frimer!

Je lui indique le champ de vaches, sur la droite.
Il réitère sa demande, voilà le champ à gauche.

Il commence à comprendre, alors moi, j’insiste.
Quand, enfin, je lui montre le ciel, il se démarre!

Il s’attendait à quoi, en s’adressant à un crétin!

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