Toi, le petit bout d’chou!


Tu ris et tu confesses
Que tu n’ vas à la messe
Qu’en slip-kangourou.

Assis sur mes genoux,
Tu te mets à causer,
Toi, le petit bout d’chou,
Comme un marin pressé
Qui a des rendez-vous!

Tu rigoles de l’école
Où tes pensées s’envolent
Et te mettent dans les choux.

Assis sur mes genoux,
Tu te prends à rêver,
Toi, le petit bout d’chou.
D’être libre à tenter
Et libéré de tout!

Tu peux toujours rêver,
Tu peux toujours penser,
Toi, le petit bout d’chou!

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Adorons le Cristal de Sang!


Alors que je priais l’Espère,
Les deux genoux dans la rivière,
J’ai entendu l’Esprit de Sang
Me dire: Te voilà, mon enfant!

J’ai laissé mes dieux tutélaires
Se lamenter, dans la rivière.
Et j’ai suivi l’Esprit de Sang,
Me laissant porter par le vent.

Et du haut d’une tour austère,
Avec une narine étrangère,
J’ai senti l’odeur du vivant
Que me montrait l’Esprit de Sang.

Tes dieux ne sont que délétères,
Regarde la peur de tes frères.
Que dirais-tu d’être vivant,
D’adorer le Cristal de Sang?

Alors, les pieds nus sur la terre,
Je garde, dans mon nécessaire,
La belle chanson du vivant,
Un collier en larmes de sang.

Depuis, quand je crie à l’Espère,
Les deux genoux dans la rivière,
Je m’adresse à ces dieux-vivants
Qui ont si doux regards d’enfants.

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Le moinillon d’amertume!


Un moinillon d’amertume,
Affligé d’un livre blanc,
S’effaçait sous la plume
De ses douteux tourments.

Un grand marin d’aventure,
Déguisé en saint tout blanc,
Dictait les procédures
Et la couleur du temps.

Le moinillon d’amertume
Veut sa dose de printemps,
Et de l’amour en brume,
Pour colorer l’instant!

Un capitaine d’envergure
N’a que faire de ces manants.
C’est un travail plus dur
Ou pire qui les attend.

Le moinillon d’infortune,
Habillé en singe blanc,
Part chercher fortune,
Sur un monde différent!

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Douce, verte et profonde!


Douce, verte et profonde,
Ta petite mare du soir.
Quand la fatigue t’inonde,
Tu y comptes les têtards.

Verte, douce et profonde,
Ta bassine de ce soir.
Tu y berces les secondes
De tes pieds de canard.

Et tu flottes sur les ondes,
Dans ton rêve de nulle part.
Tu refais naître au monde
Un beau cygne à nageoires!

Le cygne est sur les ondes
Et dérange les têtards.
C’est à marée profonde
Qu’il va chercher l’espoir.

Verte, douce et profonde,
Est ta trêve de ce soir.
Et bien loin de la bonde,
Tu lâches tes idées noires.

Douce, verte et profonde,
Est ta paix, pour un soir.
Et s’il pleut sur le monde,
Tu t’endors, sans retard!

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Dans la chambre aux miroirs!


Au fond des catacombes,
Est la chambre aux miroirs.
Salle qu’il nous incombe
D’atteindre, avant le soir.
Des reflets de la tombe
S’y lient aux frêles espoirs!

Ça fait comme une bombe,
Supprimant l’ostensoir.
On rotonde et retombe
Sur ce damné miroir,
Très voisin de la tombe,
Inapte aux idées noires.

Sans attendre des plombes,
On traverse le miroir.
De la paix, la colombe
Nous survole, sans retard.
Oui, c’est comme une bombe,
On n’est plus dans le noir!


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Viens-là, toi!


Si tu ne ranges pas ton gourbi,
J’en appelle au diable.
Je veux que tu retrouves, aussi,
Ton foutu cartable.
Quand ce sera rangé, joli,
Tu mettras la table.
Et, c’est d’accord pour samedi,
Si t’es raisonnable.

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Pour passer inaperçu!


Pour passer inaperçu,
Il faut se faire sous-marin,
Vipère à lèvres crochues
Ou, tout simplement, crétin.

Pour passer inaperçu,
Il faut se faire orphelin
Ou n’être qu’un trou du cul.
Essayez, vous verrez bien!

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