Je serre la main de mon petit frère et il n’a que la peau sur les os.
Son autre main tient celle de son frère qui, lui, n’a plus que les os.
Tu veux encore entendre mes cauchemars? T’en veux encore?
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Si Pom-Pom est en retard,
S’il est long à communier,
S’il a encore ses nageoires,
C’est qu’il doit se fignoler.
J’ai adoré son sourire,
Je m’en souviens pleinement.
Et les trois larmes de rire
Qu’il m’offrait, car lui content.
Si Pom-Pom est cavérique,
C’est qu’il ne doit pas manger.
Si Pom-Pom est colérique,
C’est que tout doit le gonfler.
S’il sait paraître en public,
Il garde son enfer privé.
Il se croit anecdotique,
Alors qu’il est un entier.
Si Pom-Pom est sympathique,
C’est parce qu’il est tel il est.
Faisons bien taire les critiques,
Le jour où l’ange apparaît!
Souviens-tu de la chouette
Qui habite au premier?
Ce soir, c’est une belette
Qui s’est fait pourchassée.
Tu as planté tes serres
Dessus les pots cassés,
Rafraîchi la ficaire
Et arrangé l’entrée.
Ne vois-tu la silhouette
Qui s’enfuit, sans bouger?
Le grand bal à sornetttes
Des papillons zélés!
Tu entends les clochettes,
Au flanc de la vallée.
Tu arpentes l’arête,
Dansant à cloche-pied.
Reprends-tu d’omelette?
C’est pas tard pour dîner.
Tu reposes ta fourchette
Et t’assois dans l’entrée.
La lance fraîche et altière
De la belle alliaire
Et les frêles corollées,
Tout au long de l’allée.
Un vieux lézard sèché
Continue de ramper
Et l’oiseau alarmé
Se remet à chanter.
Le parfum, un peu gras,
D’une branche de lilas.
Le gentil noisetier
Se remet à trembler.
C’est la rampée, à terre,
De la première vipère.
Le papillon froissé
Se prépare à voler.