
En haut, ça vocalise, ça stridule!
En bas, ça verbalise, ça crapule!
En haut, ça réalise, ça émule.
En bas, ça viabilise, ça spécule!
En haut, ça vitalise, ça pétule.
En bas, ça normalise, ça encule!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
J’étais assis dans la salle d’attente. J’attendais depuis un moment. J’écoutais la secrétaire répondre au téléphone. J’étais fasciné.
Son ton professionnel et posé, je l’avais entendu souvent.
Elle devait gérer les rendez-vous avec les clients.
Selon les directives de ses patrons, manifestement surbookés.
Sa voix posée, quasi-mécanique rassurait les clients stressés.
Elle trouvait toujours une solution.
Je me suis levé et je suis allé lui parler de son professionnalisme et de son humanité.
Elle m’a dit :
« C’est vraiment gentil ce que vous dîtes. Cela me fait très plaisir! Je suis victime, sur les réseaux, d’une campagne de dénigrement de clients insatisfaits.
Mes patrons m’ont sermonnée, en me montrant des feuilles sur lesquelles ils avaient imprimé ces propos. »
Elle m’a dit :
« Je vous remercie. Ce que vous me dîtes me fait du bien. »
J’y ai repensé souvent, au point lui écrire une lettre de soutien et de me rendre à son établissement pour la lui donner. Elle n’y était plus! A sa place, une jeunette.
Je suis reparti, avec ma lettre. Je ne l’ai pas jetée. Je l’ai mise dans la boîte aux lettres, sans timbre, sans adresse. J’étais dégoûté!
Je me remémore ces moments, qu’enfant, je passais seul,
Couché dans l’herbe des champs ou dans les sous- bois.
Aux premiers jours de printemps, je courrais m’y essayer.
L’ombre des nuages, ce vent très frais contré par le soleil.
La fraîcheur de la terre, les odeurs, la renaissance!
Et le vent dans les herbes et les insectes.
Quelques oiseaux, le vent dans les arbres.
Une gangue. Je suis loin!