La Vie enfante la vie. La vie est l’horizon. Elle aspire à la paix éternelle. Court après l’harmonie. C’est une déesse pour cela!
La Nature a d’autres soucis. La Nature est bon apôtre. Toujours fructueuse et agitée! Elle est guerre incessante, toujours en mode survie. Tous les moyens sont bons. Une vie vaut l’autre, ce qu’elle a appris de la Vie. La Nature veut multiplicité. Que survive chaque espèce! A y veiller, elle s’est condamnée.
Ego distrophié et misère infamante que l’idée d’en juger. A vouloir être un dieu parmi les êtres, titan aux enfers condamné, on va vite ressembler! Etre part ou partie de cette belle affaire, on devrait être honoré. L’équilibre est toujours précaire. On ne peut l’ignorer!
La Vie est genèse. La Nature est loi. C’est laquelle qui enfante? C’est laquelle qui régente? La Vie est la Nature et la Nature, la Vie. C’est plus simple à comprendre, énoncé ainsi. Et c’est comme ça que ça se passe. Enfin, du moins ici! A vouloir les dissocier, on s’égare, garanti!
Poppine et Poppinou coquinaient au mois d’août. Il la suit à la trace. Limace, t’es dégueulasse! Ah, bon? Dis-moi pourquoi. Le temps qu’il la rattrape, Lui devient elle, ça rate. Pas d’enfants, cette fois!
L’automne est là. Je sors me charger de morceaux de lumière, doux restes d’un temps passé. L’automne n’est qu’ un passage de l’été à l’hiver. L’été ne peut pas durer.
L’automne est une saison douce et amère. Le feu s’éteint et les flammes désespèrent, grimpent aux arbres pour le retrouver. Le soleil, faux-ami, faux-frère, se lasse de nous éclairer.
Dur moment, la nature va apprendre à se taire, à s’économiser. Elle se prépare à l’hiver. Sa gloire est un temps déjà passé. Je verserais bien une larme, plus de Vert avant une éternité!
La nuit tombera bien avant le soir, décidée à nous faire hiberner. Libre à vous, moi je vais dans l’éther, plutôt que de vivoter. Afin de mieux supporter le noir, jusqu’à la fin de l’année!
Tout se cache, se recroqueville, se terre. Ceux qui restent vont connaître l’enfer, rien qu’à chercher à manger. Dans la neige, de loin, je suivrai le grand cerf. Il sait passer de l’autre côté!
On ne vit plus dans des cavernes rudimentaires, mais on va salement se faire chier!
Le décor: une clairière tout au fond des bois, en des temps imaginaires.
Trois personnages: Chapeau-Laideron, Rocon des bois et le lutin Morte-couille. Trois artefacts: un fût d’angeline fraîche, une carte des lieux et une bourse bien garnie.
Chapeau-Laideron a la carte, Rocon a les sous et le lutin l’angeline.
Chapeau-Laideron a grandi. Délaissant la grand-mère, elle court après le loup, espérant lui plaire. Rocon des bois, héros aux temps héroïques, n’est plus maintenant qu’un Rocon alcoolique. Morte-Couille, lutin donc petit, a du mal à s’orienter. Il cherche un raccourci qu’il ne trouvera jamais.
Chapeau-Laideron veut les sous pour mieux se fagoter. Rocon des bois veut à boire; c’est pas compliqué. Morte-couille veut rentrer chez lui ou ailleurs; on ne le sait.
Il leur faut bien trois plombes pour échanger. Ils sont mous; ça me gave.
Rocon des bois boit et est bientôt bourré. Il fait du gringue à la gueuse qui commence à s’enfiévrer. Le nain de poche lit la carte mais ne peut pas la replier. Elle est plus grande que lui; il devra la laisser.
Ils sont nuls, nuls nuls! Je préfère arrêter. On ne peut pas faire une histoire avec des brêles pareilles. Je les laisse au fond des bois. J’espère que personne ne les trouvera!