Migrant!



Arrivé au village,
Tu t’assois d’un poids lourd.
Dénonce et commérage
Te regardent d’un oeil sourd.

Deux ont vu ta détresse,
Se sont penchés vers toi.
T’ont donné une adresse,
A manger et un toit.

Tes gamins, à l’école,
Jouent avec leurs copains.
Ils sont pistés, pas drôle,
Par de bien vilains chiens.

Ne pas te voir en frère,
Te refuser l’asile,
D’humain c’est le contraire.
Oh, mais quels imbéciles!

Ne leur jette pas la pierre
D’être humain puis objet,
En connaître la misère,
Peut bien leur arriver!

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Limaces!

Poppine et Poppinou
coquinaient au mois d’août.
Il la suit à la trace.
Limace, t’es dégueulasse!
Ah, bon? Dis-moi pourquoi.
Le temps qu’il la rattrape,
Lui devient elle, ça rate.
Pas d’enfants, cette fois!

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L’hiver arrive!

L’automne est là. Je sors me charger de morceaux de lumière, doux restes d’un temps passé. L’automne n’est qu’ un passage de l’été à l’hiver. L’été ne peut pas durer.

L’automne est une saison douce et amère. Le feu s’éteint et les flammes désespèrent, grimpent aux arbres pour le retrouver. Le soleil, faux-ami, faux-frère, se lasse de nous éclairer.

Dur moment, la nature va apprendre à se taire, à s’économiser. Elle se prépare à l’hiver. Sa gloire est un temps déjà passé. Je verserais bien une larme, plus de Vert avant une éternité!

La nuit tombera bien avant le soir, décidée à nous faire hiberner. Libre à vous, moi je vais dans l’éther, plutôt que de vivoter. Afin de mieux supporter le noir, jusqu’à la fin de l’année!

Tout se cache, se recroqueville, se terre. Ceux qui restent vont connaître l’enfer, rien qu’à chercher à manger. Dans la neige, de loin, je suivrai le grand cerf. Il sait passer de l’autre côté!

On ne vit plus dans des cavernes rudimentaires, mais on va salement se faire chier!

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Approximatif!

Avec tous les démons qui nous hantent, on navigue dans l’à-peu-près.
Faut il qu’on nous défenestre pour apprendre à voler?


Le mal qui nous guette, c’est de nous retourner!

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Faut lâcher du lest!

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.

Moi, où vais-je? Où courge?
Dans quelle étagère?
J’écris tout en rouge.
J’ ne vois que l’hiver.

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo.

Chacun cherche sa place,
A laisser une trace.
Dans ce monde sot,
Y en a qui sont d’trop.

Pour chanter solo,
Il faut de l’adresse.
Si tu chantes, mais faux,
Toi, tu m’intéresse.

Naître rossignol,
C’est avoir du bol.
Si tu veux chanter,
Ne sois pas gêné.

Pas un mot de trop,
Faut garder l’tempo!

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Il était une fois…

Le décor: une clairière tout au fond des bois, en des temps imaginaires.

Trois personnages: Chapeau-Laideron, Rocon des bois et le lutin Morte-couille.
Trois artefacts: un fût d’angeline fraîche, une carte des lieux et une bourse bien garnie.

Chapeau-Laideron a la carte, Rocon a les sous et le lutin l’angeline.

Chapeau-Laideron a grandi. Délaissant la grand-mère, elle court après le loup, espérant lui plaire.
Rocon des bois, héros aux temps héroïques, n’est plus maintenant qu’un Rocon alcoolique.
Morte-Couille, lutin donc petit, a du mal à s’orienter. Il cherche un raccourci qu’il ne trouvera jamais.

Chapeau-Laideron veut les sous pour mieux se fagoter. Rocon des bois veut à boire; c’est pas compliqué. Morte-couille veut rentrer chez lui ou ailleurs; on ne le sait.

Il leur faut bien trois plombes pour échanger. Ils sont mous; ça me gave.

Rocon des bois boit et est bientôt bourré. Il fait du gringue à la gueuse qui commence à s’enfiévrer. Le nain de poche lit la carte mais ne peut pas la replier. Elle est plus grande que lui; il devra la laisser.

Ils sont nuls, nuls nuls! Je préfère arrêter. On ne peut pas faire une histoire avec des brêles pareilles. Je les laisse au fond des bois. J’espère que personne ne les trouvera!

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En vacances à Ganavay!


Je descends à la plage,
Quand le temps le permet.
De temps en temps, je nage,
Sans jamais m’attarder.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je viens regarder
Ces mini-aquariums
Que la mer a laissé.

Quand descend la marée,
Je me rends à la plage.
Là, je vois évoluer
Des êtres-minimum,
En un temps arrêté.

Crabes sous coquillages,
Crevettes et anémones,
Un poisson pris en cage.
La mer prend; la mer donne.

C’est dans ces flaques sages
Que je viens regarder.
Là, je les vois qui nagent,
Sans être bousculés.

Je m’en vais à la plage,
Quand descend la marée…

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Quand on voit!

Honte à celui qui, quand il voit, fait comme s’il ne voyait pas.
Honneur à celui qui ne peut pas ne pas voir!

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