Je veux tenir la main de mon vieux!




Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Les vieux, momifiés, s’encrèvent, se dégradent.
Se rétrécissent les visites, les escapades.
Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!


Alerte, alerte, on enterre nos parents,
Encore vivants, loin et de nous sans.
Alerte, alerte, ça ne va pas du tout.
On est avec eux et ils sont avec nous!


J’y étais hier, 30 minutes avec grand-père.
J’y étais avant, 30 minutes avec maman.
Quels beaux souvenirs, cela va nous faire.
Ça pourrit la vie et ça fait mal aux dents!


Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Sans nous à leur côté, il faudrait qu’ils y meurent.
Sans amour et sans vie. oh mon dieu, que c’est crade!
On veut être avec eux, on veut pas être ailleurs!

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Le vertige totémique!


Au puzzle, on s’imbrique
Au pas cadencé.
Et on leur fait la nique,
Entre émancipés.

Le vertige totémique
S’est intensifié,
Une foule hystérique
Se met à gueuler.

Et l’orage de triques
Va se déverser
Sur la place publique
Où gît l’étranger.

Qu’en est-il du public?
Il s’est dispersé.
Et c’est un être unique
Qu’il vient de lyncher.

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Tu te dis véridique!


Pas de question sereine,
Mais de vaines critiques.
Un curieux phénomène
De chirurgie plastique!

Toujours garder la scène,
En pantin pathétique.
Pathétique, mais amène,
Pas avare de répliques.

Pas de question lointaine,
Dans le genre utopique.
Et l’oreille aux sirènes,
Tu te dis véridique!

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Dans nos quartiers!

Brûlures de clope,
A comparer.
Odeur très forte
De saleté.

Donneurs d’organes,
Sans volonté.
Point ne trépane,
Par charité.

Senteurs d’opium,
Vitres teintées.
Bulles de chewing-gum
Et vérités.

Vendeur de sexe,
Dans la ruelle.
Tout est prétexte,
Dans les poubelles.

Odeur cigare,
Trop de deniers.
Idées bizarres,
A consommer.

C’est l’esclavage
Des nouveaux-nés,
Qui se propage,
Dans nos quartiers!

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Je voudrais te demander!


Je ne suis pas plus con que toi,
Mais je veux te demander :
Moi, quand j’entends parler des voix
Dans des bouches politisées,

« Mais pourquoi, moi, je n’y crois pas
Et ils veulent nous truander! »

Quel effet ça te fait, à toi,
Il n’y a que toi qui le sais.
Moi, quand on me caresse, en bas,
C’est que l’on veut me baiser!

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Moi, je les trouve beaux!



Le repas est tout froid,
Ils écoutent la radio.
Il paraît que, là-bas,
On est nu, sous la peau.

Moi, je les trouve beaux,
Ces gens, petits comme ça,
Qui se balancent à l’eau
Et qui foncent vers toi!

Alors, pris d’un émoi,
Ils ont chargé l’auto
Et puis foncé tout droit,
Pour aider, car il faut.

Ils ont un grand radeau
Et le poussent vers toi.
Il peut tomber de l’eau,
Ils ne lâcheront pas.

Du café, s’il fait froid;
Du frigo, s’il fait chaud.
Trois couvertures, deux bras,
Un repas pour tantôt.

Il faut être un salaud,
Pour moquer ces gens-là.
Il faut être un blaireau.
Ne rien comprendre, en soi!

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Des scènes de voisinage!


Charybde et Scylla
Sont à s’engueuler.
On ne saura pas
Qui a commencé.

Et c’est, comme toujours,
Une affaire de degré.
On essaie, toujours,
De vouloir nuancer.

Charybde et Scylla
Savent se détester.
Au temps des coups bas,
Ils vont s’espionner.

Et on veut, toujours,
Se les réunifier.
On tente un recours,
On veut légiférer.

Charybde et Scylla
Sont dégénérés.
Ils vont continuer
A se conflictuer.

Ils vivront, toujours,
Ensemble et à côté.
Et c’est bien d’amour
Qu’ils sauront se priver.

Charybde et Scylla
Sont cons, à jamais.
Ils n’apprendront pas.
Donc, laissons tomber!

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La cage aux murmures!


Il y’a trop de murmures,
Dedans la cage à sang,
Pour dormir. Et c’est dur
De faire toujours semblant!

Bien trop de procédures
Et bien trop d’entregent
Colorent tes blessures
De beaux reflets changeants.

Il y’a trop de blessures,
Pour toujours, en dedans.
C’est là que la nature
Peine à muscler les gens.

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