
Je crois vraiment que je n’ai rien à me conquérir.
Parfois, par moments, la grâce, je la vois sur moi.
Pourquoi courir? Plutôt vite s’arrêter et rester coi!
Je regarde les taches de grâce, sur moi, grandir!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Moins facile qu’on ne le pense,
Que de vivre avec les gens.
Ne pas être en contre-sens,
Ni être un mouton bêlant.
Faire de sa vie un non-sens
Que de suivre, au pas, les gens.
Repartir en contre-sens,
Ce n’est jamais déroutant.
Au temps de la transhumance,
On sait où on se doit d’aller.
Pour que la vie ait du sens,
Il faut bien nous y engager!
Au temps de la cohérence,
Il me fait long d’arriver.
Ce sera comme une danse
Où je pourrai piétiner!
C’est que, dans son village,
On veut, tous, s’attarder.
C’est que, le nouvel âge,
On peut, tous, le danser!
C’est sûr que le fromage
S’est un peu raréfié,
Depuis qu’on le partage
Avec celui d’à côté.
Mais lui, il a des prunes
A nous faire envoyer.
On a trouvé fortune,
On sait s’entre-échanger!
C’est que, dans son village,
On sait bien qui on est.
On écoute nos sages,
On peut tous décider!
Voilà que la nature
Nous sourit à jamais.
L’air est devenu pur!
C’est fini, les regrets.
C’est que, cherchez l’erreur,
On a su s’adapter
Et dominer nos peurs,
Pour enfin exister!
Les cigognes ne colportent plus,
Elles en ont vraiment plein le cul.
Toujours se coltiner bébé,
Pour, au final, se faire flinguer!
Les rennes ne descendent pas si bas,
Ils trouvent que c’est mauvais climat.
Ils en ont marre de cavaler,
Au-dessus des toits, quelle idée?
On voit des pique-bœufs ordinaires
Qui accourent pour sauver l’affaire.
Ils devront se faire infirmiers,
S’ils veulent vraiment participer!
Séquence émotions!
Le regard d’un père, plus jeune que mon gosse à moi.
Son enfant, dans les bras. Comme il n’est pas si lourd,
Il ne gigote pas! Le bercer, le porter, le tenir contre soi.
« Toi, tu es mon enfant et je ne veux rien changer de toi.
Tu as des droits sur moi, j’apprends à répondre présent.
J’apprends à bien te supporter, à être un père aimant! »
Père qui n’était rien avant et le comprend, à haute voix.
Il re-signe et re-signe son contrat, si toujours étonnant!
C’est, pour toujours, Noël quand tu regardes ton enfant!
Je me suis, peut-être, trompé, mais je ne le crois pas.
Il est des regards qui aiment, dont on reconnaît la voix.
Vois, la chouette qui élampe
Tout ce qui s’appelle souris.
Au sol, un autre se rampe
Et il les cherche, lui aussi.
Le chevreuil a le cul blanc.
S’il le cache, il disparaît.
Dîtes, vous en voyez souvent,
Des cohortes de sangliers?
Le lièvre mime l’écureuil
Qui ne fait rien que sauter,
Déjà tout en haut des feuilles.
Le lièvre se terre, dans le pré.
Maîtres blaireau et putois
Savent très bien nous éviter.
Renard et fouine, on ne les voit,
Qu’en train de s’empoulailler!
Si vous entendez gratter
Les feuilles, dessous le buisson,
Ça vient d’un merle affairé
Ou, peut-être, d’un hérisson!