Catégorie : Messages vers les gens!

On est juste quelques uns, dans la file d’attente.
Une caisse se libère. Celle qui était derrière moi me dit :
« Allez-y, vous étiez devant moi. » Ma main lui répond :
« Je vous en prie! » C’est vrai que j’ai le temps.
Un, qui venait de là-bas, se glisse entre elle et moi.
Mon doigt tape son épaule pour, poliment, lui dire :
« Est-ce que ça vous dérangerait de passer derrière? »

Mon moi-colère me dit : « Je sais, tu ne t’excuseras pas.
Deviens-tu ou redeviens-tu un peu plus agressif? »
Mon moi-tranquille me dit : « Je te l’ai déjà dit! »

Tu cesses tes culbutes
Et te terres dans un coin.
Viens-là que je t’ausculte,
Pauvre petit lapin.

De la conjonctivite,
Mais ce n’est pas certain.
Si c’est la myxomite,
On le saura demain.

Je t’enlève les plombs
Dont tu es tout farci.
Entre dans ma maison
Et dors sur le tapis.

Pour l’instant, je t’héberge,
Bien à l’abri des chiens.
Cesse un peu la gamberge
Et mange un peu de foin!

Oui, la vie, c’est comme ça.
On y prend bien des coups.
Allons, redresse-toi!
Ne dors pas dans la boue.

Et demain, tu verras,
Je te tiendrai la main.
Tu feras quelques pas,
Dans le fond du jardin!

Quelle étrange promiscuité,
Entre mon cœur d’ange
Et mon sang de navet.

Quelle étrange complexité,
Rien ne me dérange
Et tout me fait si chier.

Qu’elle est cette étrangeté
Qui fait qu’on mélange
Joie et peur d’exister.

Quelle étrange proximité,
De la voix des anges
A la terre, sous mes pieds!

Quand on est sage,
Comme une image,
On est encagé.

Quand on est sage,
Dans une cage,
On est limité.

Car, dans une cage,
Les ailes sages,
On ne peut voler.

Car, dans une cage,
Fin du ramage,
On cesse de chanter.

Il serait sage,
Oiseau en cage,
De, vite, t’envoler.

Il serait sage,
Dans les nuages,
De tout partager.

Laisse les fromages,
Laisse les cuissages
Et jouis de voler.

Fais-toi orage,
Fais le ménage,
Aux autres unifié.

Ecoute les sages,
Fuis les mirages
Et sois sanctifié.

La joie des sages,
Ton héritage,
Sera redonné!

Enfermé dans sa cage,
L’adolescent blessé
Se fout de ton fromage
Et rêve de pendouiller.

Un ado en bas-âge,
Quand il est interné,
Pour sortir du naufrage
Peut se défenestrer!

Au risque que l’on m’interne,
Je me permets d’affirmer
Qu’un beau guérisseur interne,
En nous tous, peut s’activer.

Moi, j’aime bien, mais je ne sais pas si, le sucré-salé, c’est vraiment si terrible.
Par contre, le sucré-poivré, c’est un bonheur indicible. Le vin m’y fait penser!

Tu te contentes d’observer,
Avec tes mains sur tes hanches,
Le frêle ruisseau-cabinets,
L’oiseau crevé sur sa branche.

Si tu ne veux qu’observer,
Sans en remonter tes manches,
Tu verras aussi crever
L’enfant, le ciel et la branche!

Comme dans votre lit
Croît un désamour,
C’est d’un dos poli
Qu’elle tue ton velours.

Lors, ton cœur meurtri
Veut lui faire la cour.
Son dos dit : Nenni,
Je pars, sans retour.

Et, dans ton grand lit,
Tu es sans recours.
Ton amour joli
S’éteint pour toujours!

J’ai du mal à dormir, ce soir,
Tant le monde me paraît merdeux.
Vous dormez bien, j’en ai l’espoir.
Je vous voudrais vraiment heureux.

J’ai du mal à dormir, ce soir,
Tant le monde me paraît merdeux.
Et j’envoie mon souffle bizarre
Protéger nos enfants frileux.

J’ai du mal à dormir, ce soir,
Parce que mon cri est merdeux.
N’écoutez pas, vous, nos têtards.
Et continuez à vivre heureux!