
Avant que ne chantent les merles,
On entend s’affairer les moineaux.
Il n’y aurait pas eu les merles,
S’il n’y avait pas eu les moineaux!
Un sourire, un poème!
Moi, je plains mes semblables.
Ils sont trop compliqués
Et ils montrent les dents,
A tout sourire affable.
Moi, je crains mes semblables
Car ils me font flipper,
En passant tout leur temps
A lustrer leur cartable.
Moi, je tiens mes semblables
Pour faible quantité,
Quand ils mentent en dedans
Et dégueulent sur la table.
Moi, je peins mes semblables,
Quand ils sont en beauté,
Quand ils changent leurs dents
En sourire formidable!
Moi, je fuis mes semblables,
Pour aller m’exporter
En plein milieu des champs,
Seul bien-être valable!
Si on avait, sur la tête,
Des antennes de coccinelle,
On s’en servirait, c’est chouette,
Pour se gratter les aisselles.
Avec nos dents dans le bec,
On se refile la varicelle.
Avec nos pensées abjectes,
On détruit la citadelle!
Si on avait, sur la tête,
Des antennes de sauterelle,
On causerait de la tête,
Sans plus rien d’artificiel!
On méprise les insectes,
Mais on élève des abeilles.
On agit comme une secte
Qui aime l’odeur des poubelles.
Si on avait, sur la tête,
De ces antennes si belles,
On en deviendrait correct
Et on ferait la vie belle!