C’est bien d’avoir un clavier docile, sous la main. C’est bien d’avoir des touches faciles à tutoyer. Je serai un peu moins soûl et moins libre demain. C’est bien d’avoir des mots fragiles à partager!
Vous dormez, je veille sur votre sommeil. Vous rêvez beau, cela se sait, un doux miel. Mon message, à moi, n’a rien d’artificiel. Je vous en prie, en rêve, volez jusqu’au ciel!
Je me remémore ces moments, qu’enfant, je passais seul, Couché dans l’herbe des champs ou dans les sous- bois.
Aux premiers jours de printemps, je courrais m’y essayer. L’ombre des nuages, ce vent très frais contré par le soleil. La fraîcheur de la terre, les odeurs, la renaissance! Et le vent dans les herbes et les insectes. Quelques oiseaux, le vent dans les arbres. Une gangue. Je suis loin!
Il est des portes pour les minces. Il y a des portes pour moi. Il est des portes pour les princes. Il y a des portes pour toi!
Il est des portes pour des endroits secrets Qui, franchies, se refermeront à jamais. Il est des portes que l’on ne doit pas franchir, Sans être sûr de pouvoir en revenir!
Il est des portes qui coincent. Ce sont des portes que l’on découvre. Il est des portes qui grincent. Ce sont ces portes que l’on ouvre!
Je ne dirais ni qui, ni où. Je dirais quand, il y a une trentaine d’années.
Une mère que je ne connaissais pas, d’un gamin que je connaissais, m’appelle un soir, tard. Son garçon a vécu quelque chose de terrible. Elle m’appelle pour l’aider. C’était un de ces petits jeunes, seize ou dix-sept ans, qui passaient régulièrement chez moi.
Le garçon est dans sa chambre. La mère m’explique. Il vient de se faire mettre à genoux, revolver pointé sur le front, par un de ses camarades. Il n’arrive pas à dormir, pas à parler. Je lui propose de faire un dessin. Il attrape la feuille, les feutres et dessine posément, dans son coin. C’est le bout d’un gun, de face, au feutre noir, avec du rouge pour l’intérieur du canon, qu’il me donnera, au bout de sa main! Je le prend avec moi, lui fait faire deux ou trois exercices, pour bloquer ce poison qui, en lui, continue à entrer. Maintenant, il parle. Il dit qu’il peut dormir. Je le ramène chez lui. Il dit qu’il viendra me voir demain. La mère va le surveiller et faire ce qu’elle pensera à faire. Là, on est tous bousculés! Moi, j’irai voir le maire. Les gendarmes, c’est son affaire à elle. Je promets de témoigner.
Je me lève. Un café, une clope, avant d’aller voir le maire. Je me prends à bailler. Les voilà, bourreau et victime, qui vont défiler à ma porte. Le coupable, d’abord. Lui aussi, il n’est pas frais. Viendra la victime, quelques instants après! Ils ont failli se croiser.
Le maire appellera la mère de la victime. Il ira voir le père du coupable, propriétaire du gun. Les deux gamins évolueront bien, surtout le bourreau. Ils grandiront et redeviendront copains.
Toutes les sales histoires ne finissent pas bien! Tu décides quoi, tu fais quoi, après ça?
C’est quoi ces pseudo-vérités, sorties d’un pot de merde? L’altérité est un défaut, une erreur de baptême? Un ghetto, un gâteau à morfaler et un problème? Mais, de quoi tu causes? Ne vois-tu pas que tu nous emmerdes?