Il est des mots, en moi, qui m’isolent de la planète.
Mots que je ne saurais dire qu’à des oreilles muettes!
Glagla!
Comme la journée glisse,
S’écrase, se fait chier
Ou file se cacher
Sous une nuit complice!
Trucidés, sur l’heure,
Barbuc et saucisses,
Trempette et douceur
Et feu d’artifices.
Reste à l’intérieur,
Près du feu complice.
Dehors, c’est l’horreur,
Le froid est malice.
Sous un ciel de pisse,
En tôle ondulée,
J’ai le cul gelé.
La vie se dévisse!
T’as pas l’âge!
Arrive l’heure!
Du maturâge!
Hominus-éradicus!
Tes yeux embrument le message
Que la vie veut te donner.
Tes ouïes en font davantage,
Tu ne veux rien écouter.
Tes mains emballent les dommages,
Dans un beau papier glacé.
Tes pieds empestent le carnage
Et cherchent à tout piétiner.
Tes dents enferment ton ramage,
Ton chant s’est ratatiné.
Si tu t’embaumes, à ton âge,
Tu vas, tous, nous condamner!
Assis sur mon cul!
Assis sur une éponge,
Je me tiens la main.
Et l’autre, je la ronge,
Avec de l’entrain.
Assis sur un nuage,
Je lis un bouquin.
Un ange tourne la page.
Moi, je suis serein!
Assis, dans ma cuisine,
J’épluche un lapin.
Il dit: tu m’assassines!
Je me sens si bien.
Assis, dans une église,
Je prie pour demain.
Si ça se réalise,
Ce serait trop bien.
Assis, dans une cage,
Je parle au gamin.
Le monde est une image
Et moi, un crétin!
Entrer dans la danse!
Fi des angoisses cruelles
Qui veulent me courber le dos!
Si elles m’ont rogné les ailes,
Je vole encore assez haut.
Je suis moi, et non pas elles,
Et je leur tourne le dos.
Je trouve plus essentiel
De rester dans le bateau.
Je ne suis pas un rebelle,
Je ne suis pas un zéro.
Je suis beau et tu es belle.
Ma vie, viens danser sur l’eau!
Et comme un Noé fidèle,
Je regarde monter les eaux.
Ma main va vers ceux et celles
Qui nagent, encore, sur le dos.
Tu m’apportes des nouvelles
Qui me réchauffent les os.
C’est ton petit violoncelle
Qui a su trouver les mots.
De la joie universelle,
Je me fais, vite, un drapeau.
Et de ma voix de crécelle,
Je me colle à ton tempo.
Quand doit retomber le ciel?
On le saura assez tôt.
Que sera l’aube nouvelle?
Un peu comme le vin-nouveau.
Du droit des écosystèmes!
Le droit des écosystèmes
A être enfin protégés
Heurte les libéraux, blêmes
De ne pouvoir tout exploiter.
Et si la vie-phénomène,
De partout, est menacée,
C’est que la voix des sirènes,
Pour longtemps, les a aveuglés.
Le droit des écosystèmes
A être enfin préservés
Se heurte au cœur du problème,
La libérale activité!
Oh, s’ils veulent scier, eux-mêmes,
La branche où ils sont perchés,
On n’a pas à faire de même.
Et si on les laissait crever?