Glagla!


Comme la journée glisse,
S’écrase, se fait chier
Ou file se cacher
Sous une nuit complice!

Trucidés, sur l’heure,
Barbuc et saucisses,
Trempette et douceur
Et feu d’artifices.

Reste à l’intérieur,
Près du feu complice.
Dehors, c’est l’horreur,
Le froid est malice.

Sous un ciel de pisse,
En tôle ondulée,
J’ai le cul gelé.
La vie se dévisse!

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Arrive l’heure!


Arrive l’heure du naufrage.
Où allons-nous nous échouer?

Arrive l’heure du sevrage.
Saurons-nous nous habituer?


Arrive l’heure du partage.
Saurons-nous collaborer?

Arrêtons, là, le carnage,
Et essayons d’évoluer!

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Assis sur mon cul!


Assis sur une éponge,
Je me tiens la main.
Et l’autre, je la ronge,
Avec de l’entrain.

Assis sur un nuage,
Je lis un bouquin.
Un ange tourne la page.
Moi, je suis serein!

Assis, dans ma cuisine,
J’épluche un lapin.
Il dit: tu m’assassines!
Je me sens si bien.

Assis, dans une église,
Je prie pour demain.
Si ça se réalise,
Ce serait trop bien.

Assis, dans une cage,
Je parle au gamin.
Le monde est une image
Et moi, un crétin!

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Entrer dans la danse!


Fi des angoisses cruelles
Qui veulent me courber le dos!
Si elles m’ont rogné les ailes,
Je vole encore assez haut.

Je suis moi, et non pas elles,
Et je leur tourne le dos.
Je trouve plus essentiel
De rester dans le bateau.

Je ne suis pas un rebelle,
Je ne suis pas un zéro.
Je suis beau et tu es belle.
Ma vie, viens danser sur l’eau!

Et comme un Noé fidèle,
Je regarde monter les eaux.
Ma main va vers ceux et celles
Qui nagent, encore, sur le dos.

Tu m’apportes des nouvelles
Qui me réchauffent les os.
C’est ton petit violoncelle
Qui a su trouver les mots.

De la joie universelle,
Je me fais, vite, un drapeau.
Et de ma voix de crécelle,
Je me colle à ton tempo.

Quand doit retomber le ciel?
On le saura assez tôt.
Que sera l’aube nouvelle?
Un peu comme le vin-nouveau.

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Gracias!


Je trouve plus que naturel,
Être là, sur ses deux pieds!
C’est un beau cadeau du ciel,
Que, simplement, s’exister.

Seigneur, que la vie est belle.
J’en suis comme enamouré.
Pour moi, la vie la plus belle
Est celle que l’on m’a donnée!

Ce serait tel des bretelles
Qu’on aurait bien ajustées.
Jouis de ta vie, l’étincelle
Car rien n’est fait pour durer!

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Mes outils de Pouet-pouet!

Pour durer, l’âme du poète
Doit, parfois, se reposer.
L’occasion de faire la fête
Et d’aller se promener!

Pour chanter, l’âme du poète
Se doit de bien s’équiper.
J’irai, donc, faire des emplettes
De plumes, d’encre et de papier.

Mes jolies plumes sont usées,
Il me faut les remplacer.
Je vais aller en chercher,
Avec le soin d’un limier.

Je veux la plume-lunette
Que cisèle l’épervier,
Pour observer la planète,
Du fond de mon encrier.

Du geai, la plume-trompette,
Pour pouvoir mieux alerter
Et une plume de chouette,
Afin de me faire flasher.

Pour ce qui est du papier,
Je n’ai plus qu’à me baisser.
La brassée de feuilles séchées
Sera, comme pâte, étalée.

Étendue à ma fenêtre,
Comme un vélin à graver,
Elle s’incruste du bien-être
Du beau soleil de l’été.

Je vole vers la lune-sœurette,
Pour remplir mon encrier.
Concoctée d’une main honnête,
Mon encre sert à crier!

J’ai, comme tous, une recette,
Dont je garde le secret.
Désolé, elle est discrète,
Je ne peux rien dévoiler.

Je rechausse mes lunettes
Et laisse venir les idées.
J’affûte la plume de chouette
Et je me laisse imprégner!

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Arrête un peu!


Tu fais pleurer mes chaussettes,
Je te demande d’arrêter.
Mais, non, tu n’as pas l’air bête.
Juste un peu catastrophé.

Tu trembles, sur tes gambettes,
A te désarticuler.
C’est trop beau pour être honnête.
Arrête d’en rajouter.

Tu fais ton regard de chouette,
Mais tu ne peux me tromper.
Essore un peu tes lunettes
Et viens t’asseoir à côté!

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Ce matin, mon jardin s’est éteint!



Ce matin, la joie se tait,
Dans mon joli jardinet.
Le gel a mis à l’arrêt
Cette vie qui me plaisait.

Les tomates éventrées
Ne font plus que pendouiller.
Les courges, le persil frisé
Se font méduses étalées.

Un soleil circonspect
Décongèle les navets.
Je ne vois que des piquets,
Un cimetière apparaît!

D’un revers de main glacé,
L’hiver a tout balayé.
La bataille est terminée,
Que de morts à enterrer!

Mon pauvre jardin grelet
Est un désert de regrets.
Le soleil me dit : Je sais.
Sois sûr que je reviendrai.

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La dame-brume!



Un soleil tout blanc,
Semblable à la lune,
A perdu ses dents
Et crie d’infortune.

Rien de bien méchant,
Dit la dame-brume.
J’ai couvert les champs
De givre qui fume.

Dans un coton blanc,
Je cherche fortune.
Et d’un pas crissant,
Je marche sur la lune.

Dans un satin blanc,
L’été se consume.
C’est l’avènement
De la dame-brume.

Le soleil tremblant
Fait place à la lune.
Le noir est si blanc,
L’hiver s’opportune!

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