Sieste dans l’herbe!

C’est comme si l’herbe était manteau.
On s’allonge pour caler ses os.

C’est comme si le chant des oiseaux
Faisait voir le soleil plus chaud.

C’est comme si le bruit du ruisseau
Nous faisait prendre le bateau

Et le contact de nos deux peaux
Fait de nous un être nouveau.

C’est comme si le ciel, si beau,
Devenait le drap du repos!

C’est comme si les nuages, là-haut,
Nous faisaient fermer les rideaux.

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La chanson du vent nouveau!

Je laisse ma mie,
Dans le vent nouveau.
Je laisse ma mie,
Je l’oublie bien vite!

Je laisse ma mie,
Chasse le perdreau.
Je laisse ma mie,
Je l’oublie bien vite!

J’ai laissé ma mie,
Dans le vent nouveau.
Ma mie est partie.
Le perdreau, en fuite!

J’ai laissé ma mie,
Dans le vent nouveau.
Ma mie est partie,
Elle m’oublie bien vite!

J’ai laissé ma mie,
Dans le vent nouveau.
Ma mie est partie,
Le printemps aussi!

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Guignol, va!

Dis, pourquoi, ta vie, tu la danses
En pantin désarticulé?

Tu déplies ta carcasse immense,
Pour essayer d’impressionner.

Ta vie, pourquoi tu la balances
Hors de toi, dans le vent mauvais?

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Dommage!

Un oiseau, à ramage.
Un enfant en bas âge.
Du raffut, à l’étage.

Un amour, de passage.
Un sandwich au fromage.
Dans le ciel, des nuages!

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Chanson bancale!



Mais que dis-tu, la douairière?
Mais que dis-tu, la vipère?
Tu veux préserver ton sang.
Tu veux conserver ton rang!


Mais que dit la roturière?
Mais que dis-tu, l’ouvrière?
Tu veux nourrir tes enfants.
Tu veux réchauffer leur sang!

Mais que nous évoque la guerre?
Mais que nous dit la misère?
Le petit y laisse ses dents,
Le grand y gagne de l’argent!

Mais que nous dit l’éphémère?
Mais que dit le mammifère?
Qu’on est pas là pour longtemps,
Qu’on doit vivre avec les gens!

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Un soir d’été, tous les deux!

Je t’avais sorti du brouillard
Et je voyais briller tes yeux.
On a fait un tour, sur le tard.
Toi heureux, c’était merveilleux!

Avec moi, en sécurité,
Tu avançais à pas-chassés.
D’une herbe, tu suçais le sucré.
De l’enfance, la joie spontanée!

A te voir ainsi sautiller,
Comme un oisillon nouveau-né,
Mon vieux coeur s’est mis à taper
Et je me suis pris à chanter!

Devant tout ce qui nous désarme
Et dans les bonheurs partagés,
Je sais, maintenant, que les larmes
Ont le goût du sucré-salé!

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Une belle vie!

Tu te chantes en heures creuses,
C’est le vent qui te porte.
Tu veux une vie heureuse,
Tu t’imprimes en eaux fortes!

Tu regardes la pointeuse,
C’est le temps qui t’emporte.
Et l’abeille laborieuse
Devient abeille morte.

Tu cours après la gueuse,
C’est le vent qui l’apporte.
Et ta famille nombreuse
Se bouscule à la porte!

Tu oublies la pointeuse,
Tu ouvres grand ta porte.
Une voix malicieuse,
A vivre enfin, t’exhorte!

Ta chanson est radieuse
Et, dans le vent, s’exporte.
Tu as une vie heureuse,
C’est le temps qui te porte!

De ta vie tumultueuse,
Tout revient en cohorte.
Et la mort, majestueuse,
Te bénit et t’emporte!

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Silence, là-dedans!

Je pense à mort.
Je pense à tort!

Je pense quand tout est réglé.
Je n’arrête pas de penser.
Je pense à m’en fatiguer!

Je pense à mort.
Je pense à tort!

Deux façons pour arrêter :
Autour de moi, regarder
Et garder les yeux fermés!

Tranquille, alors.
En paix, mon corps!

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C’est le chemin qui compte!



Certes, j’avance à pas de cloporte.
Pourtant j’arriverai bien un jour.
Si je lorgne la pluie de ma porte,
Ce n’est pas que j’attends les beaux jours.


Si j’observe cette abeille morte,
Si je regarde, au loin, les labours,
C’est qu’être présent est une porte.
Car le chemin est un carrefour!

Si je lorgne la pluie de ma porte,
C’est que là est ma chanson d’amour.
Je continue à faire de la sorte
Car j’entends bien, moi, faire des détours!

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De l’éphémère!

C’est quoi cet air qui passe sous ma porte?
Quel est ce vent qui remplit ma cour
Avec des antiennes, des feuilles mortes?
Le chant-sirène des vieilles amours!

Présent-poème, la vie nous exhorte.
Pourquoi faire rimer avec toujours?
Mes vieux « je t’aime », la nuit les emporte,
Laissant place à de nouvelles amours!

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