Une Âme en peine!

Crois-tu qu’il y a un fantôme ici?
Faut-il vraiment y croire, pour les voir?
Dis-moi, comment peut-on le savoir?
Est-ce qu’ils ne sont qu’à moitié ici?
Que faire pour qu’on les identifie?

Les frissons frileux se multiplient.
Par les portes qui claquent et re-claquent.
Ce qui s’enclenche, tombe et se détraque.
Par le mauvais sommeil de nos nuits!
Et ne pas être seul dans son lit.

Mais, où se cache-t’il, en ce moment?
Je ne sais pas. Où veux-tu qu’il soit?
J’ai bien peur qu’il ne se montre pas.
Ici, c’est chez lui, visiblement.
Il se cache dans un coin, pour l’instant.

Sa pauvre vie commence le soir, tard.
Je pense qu’il a vraiment la vie dure.
Ce sont les murmures qui m’en rendent sûr!
Si tu veux, toujours, vraiment savoir,
Va donc regarder dans le placard!

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La petite vieille!

Que fait, sur la route, cette vieille éclopée?

Elle s’efforce à marcher comme nous, sans doute.
Pour aller plus loin que le bout de son nez
Et, pour une fois, mettre l’ennui en déroute!

Elle prend la lumière et va s’oxygéner.
L’air du temps, c’est dehors qu’on le sent, en fait.
La vieille est, peut-être, limitée par ses pieds.

Mais les alouettes chantent encore à sa tête!

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Le chant des sirènes!

Tant et tant de marins,
Et tant de capitaines,
Séduits par le refrain
De la jolie sirène!

Marins et capitaines
Disparaissent dans la nuit.
Rien ne nous les ramène.
La sirène les a pris!

Tu es un phénomène!
Tu as de l’appétit.
Combien d’hommes, sirène,
Entasse-tu dans ton lit?

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Mélangeons les couleurs!

Quelles seraient les couleurs de la vie?

Moi, je dirais du vert et parfois du gris.
Du gris quand on se trouve pris dans ses affaires.
De ce vert qui vous réchauffe et vous réjouit.
Ce vert-chaleur qui vous fait aimer la terre!

Dans le vert, se mêlent le bleu et le jaune.
Ajoutons quelques pétales de rouge!
Avec ce qui est ou n’est pas aphone,
La Vie, avec ce qui bouge et ne bouge.




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Vert sur pierre!

Quand on repeint sa chaumière,
Aux couleurs de l’été,
C’est de chaume et puis de vert,
Qu’il faudrait s’équiper!

C’est tout auprès de toi, pierre,
Que, moi, je veux rester.
Avec des fleurs et le vert,
Que deviendrait la pierre
Dans les yeux d’un jardinier?

Une partie du toujours beau,
Toujours lié à du vert.
Et pour appuyer son dos,
La muraille de pierre!

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A la pêche aux voix!

Le pêcheur politique
Vous appâte au mystic!

Le prêcheur politique
Vous appelle au Civique!
Il ne parle qu’à vos peurs,
Cet apôtre de malheur!

Il dit : Regarde bien
Le bel hameçon qui vient.
Prends-le et tiens le bien.
N’en laisse pas au lesbien!

Sur l’hameçon, il n’y a rien.
Une babiole aux indiens,
Un bel os pour ton chien.
Une laisse pour les tiens!

Pourquoi as-tu gobé
Ce bel hameçon doré,
Qui n’est pas appâté?
A quoi as-tu pensé?

Le pêcheur politique
Vous enfume, dramatique!

Ainsi pêche le rupin,
Cynique et opportun.
Il t’a, au baratin.
Et toi, tu n’y vois rien!

Tel, fait le parvenu,
Sinistre et corrompu.
Tu te jettes dessus,
Un bel hameçon tout nu!

On attrape le fretin,
Disant vouloir son bien,
Et on ne donne rien.
Ils sont trop, ces vilains!

Le pêcheur politique
Se permet, vous critique!

Le prêcheur politique,
Du moment qu’il vous nique,
Vos droits et vos cerveaux,
Il s’en gausse tout haut!

Le prêcheur politique,
Du moment qu’il vous nique,
Rit, vous montre du doigt,
Tout à son entre-soi!

Le pêcheur politique
Vous attrape au mystic!

Le gardon est marron.
Sa retraite touche le fond.
Et, comme de bon aloi,
Il perdra tous ses droits!

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A swarm of bees!

Parler des abeilles, c’est plus compliqué que de parler des fourmis.
On verra plus tard, si tu veux bien patienter.
Je vais te raconter une histoire qui m’est arrivée, quand j’étais gamin.
Il s’en passe des choses à la campagne!

Quand une ruche a un trop plein d’abeilles, elle se sépare en deux. Des centaines, des centaines d’abeilles s’envolent de tout côté. Elles s’accrochent à quelque chose, s’agrippent entre elles. Elles attendent sagement que les abeilles éclaireuses s’accordent sur l’endroit où elles vont s’installer, sur un abri de toute sûreté!

Un dimanche matin, je m’en souviens bien, un essaim s’est accroché à moi. J’ai ôté mon pull doucement. Je n’ai pas été piqué. J’ai jeté le grand pull bleu, que ma mère m’avait tricoté, dans les branches d’un noisetier. Mon pull est devenu vert de toutes ces abeilles agglutinées. Je me suis trouvé chanceux de ce qui m’était arrivé.
Le lendemain, je l’ai récupéré. Les abeilles étaient parties dans leur nouvel abri.

Tu peux en parler à l’école. C’est une histoire vraie!

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Quid des fourmis?

Il y a les fourmis-soldats
Qui vous couperaient un bras.
Il y a les fourmis-ailées,
Chargées de virilité.
Et les jeunes fourmis-princesses
Peuvent, elles aussi, s’envoler!

Les fourmis rangent des richesses
Dans leurs caves cadenassées.

Il y a des fourmis-agents
Qui travaillent tout le temps.
Leur reine, en enfantement,
Est enceinte à tout bout d’ champ!
Il y a des fourmis-mamans
Qui s’occupent des enfants.

Il y a les fourmis-factrices
Qui annoncent des délices.
Et des fourmis-paysannes
Qui découpent, en bouts, les fanes.
Puis les fourmis-éleveuses
Qui soignent les bêtes nerveuses.

Chez les fourmis, il fait noir,
Tout au fond de leurs couloirs.
Y a t’il des fourmis-néons
Qui s’accrochent au plafond?
On est là pour travailler,
En bonnes fourmis zélées!

On dit qu’au fond de leurs puits,
Il y a a une boite de nuit,
Où elles vont s’amuser,
Quand elles ont bien travaillé!
Est-ce que c’est la vérité?
Ont-elles des congés payés?

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Sur les limbes!

Les limbes étaient mon domaine, autrefois.
On m’a envoyé sur terre. Je ne sais pas pourquoi.
On vous largue en pleine brousse, sans vous dire quoi faire.
Si c’est un jeu, il est miteux. Il n’est vraiment pas clair.

Les limbes sont faites, à la fois, de tout et de rien.
Ce n’est pas facile de les dire à quelqu’un qui n’en sait rien.
Des mondes qui changent et renaissent, chaque matin.
Un chaos salutaire, où tout est un choix.
Tu te fais une forteresse, en claquant des doigts.
Il y a toujours eu un monde pour chacun.
Cela ne va pas changer avant la St-Glinglin.
Chacun son monde privé, même s’il est incertain!

Dans les limbes, il y a Saturnin,
Dévoreur de mondes et enfant de putain!
Des mondes qu’il annexe, le maître est envoyé au loin.
Au confins des limbes. Il n’y a pas plus lointain!

S’il approche des grands espaces que j’arpente,
Je ne ferai pas que lui mettre un coup pied au ventre.
Je me dis que j’ai faim et que je vais le dévorer,
Lui, Saturnin, qui tant des miens a bouffé!

Les limbes ne seront pas ton cimetière.
Pas de Repose en paix pour toi, là-bas.
Saturnin, je te renvoie en enfer!

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