A ma toute petite mère!




Quand que, moi, j’avais dix ans,
J’habitais où elle habite
Et ça faisait rire les glands:
J’avais une mère toute petite.

Mais, sais-tu que c’est géant
D’avoir une mère toute petite?
Tu ne fais plus le serpent,
Collé à une jambe en frite.

C’est pas un inconvénient
D’avoir une mère toute petite;
Tu te colles, entier-gluant,
Dans tout elle et t’en profite!

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C’est au devant de toi!


C’est au devant de toi
Que viendra la charogne,
Ou alors dans ton dos,
Quand tu es au repos.

Voilà déjà deux fois
Que t’échappe à sa rogne;
T’as fait ton numéro,
Lui as dit: A tantôt!

C’est au devant de toi
Que viendra la charogne.
Elle en veut à ta peau;
Elle en veut à tes os.

C’est au devant de toi
Que revient la charogne …

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Si ton corps est entier!


Si ton corps est entier et s’il contient ta tête,
Si tu l’as complété du renfort de la bête …

Instant de vérité ou illusion parfaite,
Pas besoin de penser, pas besoin de lunettes.

Si tu cesses de penser que t’es pas une bête,
Si ton corps est entier et s’il contient ta tête …

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Dans le coeur du soleil!



Une flèche s’est brisée dans le coeur du soleil
Et l’ombre de l’été n’apporte plus sommeil.

Le silence fait un bruit, toujours, quand il s’arrête.

Une flèche s’est plantée dans le flanc du soleil
Et le coeur s’est crevé, vrombissant des abeilles.

Le silence est un cri qui a gorge muette.

Une flèche s’est fichée dedans son coeur vermeil;
Le coeur s’est racorné, comme c’était pas la veille.

Le silence a un prix et, parfois, on l’achète.

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Dans les enchantements!


Une odeur de présent,
Dans les enchantements.
Un petit chien errant
Me suit benoîtement.

Parce que ma présente voix
Est encore une commère.
Parce que la raison de moi
Est toujours une chimère.

Une odeur de présent,
Dans les enchantements.
Et un gentil étang
Qui coasse bêtement.

Parce que la mémoire de moi
Est un genre de gruyère.
Sauf que cela fait trois fois
Que je viens sur la Terre.

Une odeur de présent,
Dans les enchantements.
Assis près de l’étang,
Sous la caresse du vent.

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Ton enfant te réveille!



Ton enfant te réveille, en début de journée.
Tu as encore sommeil; il t’apporte un café.
D’abord, il est gentil et très attentionné.
D’abord, il se trahit; il sait pas patienter.

Ton enfant te réveille; il sait que c’est férié.
Tu as encore sommeil; tu voudrais pas bouger.
Il se glisse dans le lit, du côté de tes pieds.
Il a plus qu’une envie, c’est faire tout chavirer.

Ton enfant te réveille; son sourire est entier.
Tu as encore sommeil; tu le laisses gigoter.
Dedans le drap du lit, il s’est saucissonné.
Il joue à la momie et s’amuse à tanguer.

Ton enfant te réveille; il est bon, son café.
Tu quittes ton sommeil; tu penses à te lever.
Avant que t’ais compris, il est déjà tombé.
C’est pas grave; il en rit, à te désarçonner.

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Sur une île à cocotiers!


Deux peuplades peu peuplées
Vivaient en bonne société,
C’est à dire bien séparées,
Sur une île à cocotiers.

L’une, plutôt bigarrée,
Qui ne faisait que danser.
L’autre était un vent soufflant
Qui a le sourire aux dents.

Le tambour est d’un côté;
De l’autre, on a la flûtée.
La musique est dans les champs,
Quand se croisent les enfants.

La musique a traversé,
Quand les enfants ont chanté.
Depuis, ça fait des années,
Sur une île à cocotiers …

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