Pierro la Lune!

Pierro la Lune!

Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Est-ce une règle commune?
Il devient loup, je crois!

Ton chien hurle à la lune;
Je m’demande bien pourquoi.
Serais tu sur la lune?
Est-ce que ton chien te voit?

Serait-ce de l’amertume
Qu’il aurait dans la voix?
La lune est dans la brume.
Le chien ne la voit pas!

Je rêve à Pierro la Lune.
Mais le voilà qui aboie.
Il n’aboie pas pour des prunes.
Je crois qu’il a vu un chat.

Tais toi ou je t’en mets une.
Toi, l’animal qui aboie
Tu veux aller sur la lune?
Je t’y envoie de ce pas!

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T’accueillir!

Tu montes vite l’escalier. Tu viens droit sur moi.

Tes yeux sont des phares en plein jour. Ton sourire, un acquiescement.

T’as du bois pour moi. Je vais pouvoir porter le feu!

Mes bras s’ouvrent en grand.

On se regarde, on se parle.

Puis, de nouveau on vit ensemble!

Je m’appuie sur ton genou pour me lever.

Tu te rentres.

Demain, c’est moi qui viendrai chez toi.

On ira probablement se balader.

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Aujourd’hui, c’est fête!

Dans mon jardin de ville,

J’ai bousculé un trio de petits papillons bleus, à plusieurs reprises en passant et repassant, à la recherche d’outils. Toujours tous les trois. Toujours au même endroit. Ah, ça me change des piérides! Je me dis que c’est fête, aujourd’hui.

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Contine?

En allant faire les courses à pied,

Tout de suite, on m’appelle
C’est voisin; ça voisine!

Les abeilles dans le lilas
C’est butin; ça butine!

A l’angle, le concessionnaire auto
C’est rupin; ça rupine!

Une vieille avec son chien
C’est câlin; ça câline!

Au traiteur
c’est gratin; ça gratine!

J’ai pas pris mon porte-monnaie
C’est crétin; ça crétine!

La boulange maintenant
C’est pétrin; ça pétrine!

A la poissonnerie
C’est marin; ça marine!

Une brocante dans la rue
C’est gamin; ça gamine!

Une calèche passe
C’est crottin; ça crottine!

Un chien pisse sur une fleur
C’est purin; ça purine!

Une passante m’alpague
C’est grappin; ça grappine!

Je rentre; ça m’a vidé la tête. Je suis tranquille
C’est serein; ça serine!

La table n’est pas mise. A quoi ça rime?

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En mode chevaleresque!

Les derniers temps, toujours à mes côtés, tu aurais pu passer pour mon écuyer. Un écuyer m’accompagnant dans mes nombreux voyages.

Mais, ce n’était pas du tout ça. Tu étais mon prince!

Je te devais, en premier lieu, assistance et protection.
Je l’ai fait.
Je devais combattre tes ennemis, du moindre jusqu’à La Bête.
Je l’ai fait.
Je devais, toujours, me préoccuper de ton bien-être.
Je l’ai fait.

Je ne t’ai pas juré allégeance, il n’y a pas eu de cérémonie.
Mais, moi, j’étais à ton service. Tu étais mon prince, merci!

Bien sûr, ça ne ne se passait pas vraiment comme ça.
Mais, ça y ressemble un peu.

Repose-toi, maintenant. Dors, mon doux prince!

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Gentil coquelicot!

Relégué au talus, le coquelicot nous désarme.

Le coquelicot fuit nos champs .
Le coquelicot envahit nos villes.

Agriculture industrielle et mortifère,
Tu pollues tout sans état d’âme.
Agriculture industrielle et mensongère,
Tu ne nourris plus, tu crées le drame.

Le coquelicot fuit nos champs .
Le coquelicot envahit nos villes.

La mort dans les champs fait des ravages.
Le coquelicot de ville dénonce sans ambages!
Le coquelicot ne veut pas revenir en arrière.
Il en appelle à une paysannerie vivrière.

Le coquelicot fuit nos champs .
Le coquelicot envahit nos villes.

Génocide dans les champs!
Être endocrine, ta mort est abjecte.
Coquelicot-paysan,
De retour celui qui te respecte!

Le coquelicot fuit nos champs .
Le coquelicot envahit nos villes.

Agriculture facile, tueuse de tout, tueuse de nous!
Agriculture imbécile qui ne compte que les sous.

Dans nos villes, le coquelicot alarme!

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Un choc perpétuel!

Ou comment dire l’horreur!

Voilà le monde parfumé, plein de
rires, plein d’oiseaux bleus, soudain
griffé d’un coup de feu
Un monde neuf où
sur un corps qui va tomber grandit une tache
de sang

B. Vian

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S’adapter ou périr

Les draps de ma chambre refusaient de me lâcher…

La voix tonne. Sourire d’ange, éclairs! Commencement, ça rampe et respire.

Une nocturnelle désemparée passe au-dessus de moi en bruissant.

Des chamelots boivent, bientôt prêts pour la grande traversée. Le petit marche entre les pattes de sa mère, à l’abri du soleil de plomb qui atterre.

Les fourmizes protègent leur gigantesque tour-forteresse de paillettes de mica.

L’homme-gobelin, sous terre, attend la nuit patiemment. De touffes d’herbe à gousses, il se fait un viatique.

Un mouvement à l’est. Apparaissent les premiers grouillants. Cannibales et grégaires, survivants ! Leur monde est tout sauf vert. L’eau des corps appelle les dents! Tout leur fait ventre. Ils sont craints comme le fut leur ancêtre en son temps.

Oh, le cauchemar! Je m’extirpe de mes draps et vais regarder, à ma fenêtre, le Vert-Monde.

Homme, revois ta copie pour ne pas être aux abonnés absents!

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