(Jour de colère, C. Lambert; il faut citer)
Vous voudriez que tout le reste du monde en profite, alors
Que nous resterions, par principe, exempts de toute avidité.
Moi, acteur, j’aurais supplié pour avoir le rôle, surtout sur le vieillard.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
On écrit, en secret, dans Le Cahier des Âmes
Et, de nos plus regrets, on ne dit pas la trame.
Ce n’est pas tel tu hais, on veut pas la réclame.
Ce n’est pas si jamais, demain, on te proclame.
On écrit, pour de vrai, sans jeter l’oriflamme.
Et, nonante à jamais, on révise ses gammes.
Ce n’est pas un stylet, avec un peu de came.
Tu es ce que tu es, dans Le Cahier des Âmes.
C’est alors que, pitre et pitre, vous vous mettez danser. Le démon-qui-revendique se retrouve rassemblé avec l’angelot-un-peu-unique que lui maman préférait. Lors, vous changez de réplique, comme maman elle le faisait, quand elle déposait sa trique pour venir vous enserrer. Quand l’angelot-un-peu-unique se remettait à pleurer, c’est le démon-qui-revendique, que maman allait rassurer. Elle n’a jamais levé sa trique; on ne l’a pas vue pleurer. C’est d’une ange-mère angélique que, nous deux, moi je suis né.
Je savais pas quoi dire à Maman, quand elle est à l’hôpital. Elle parle pas beaucoup. J’ai le scotch des mots; les autres lui disent tout. Je sais pas écrire et je dessine pas beau. Je sais pas quoi faire pour Maman, quand elle est à l’hôpital. Papa, il a su me lire :
— Qu’est-ce que tu voudrais faire pour elle?
— Je voudrais lui sourire!
Il m’a donné un petit papier froissé où c’était écrit: Sourire. Quand je montre à Maman, elle se souvient le mien et c’est beau dans ses yeux.
Maintenant, elle parle plus; mais nous, on continue :
On se fait le sourire des yeux.