La geste du chevalier Preux



Preux était un chevalier des temps passés.
C’était un chevalier des endroits reculés, aussi!
Là où il vivait, il ne voyait pas passer grand monde.

Alors, il exerçait ses talents sur les taupes, les rats et la fouine aussi. A force de protéger les biens du paysan, il s’est mis à penser comme lui.
Il a gardé son épée encore un moment et a commencé à semer-récolter.
Maintenant, il n’est plus chevalier; il a d’autres chats à fouetter!

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Vas-y, fais péter!

J’étais jeune et je jouais au foot, dans une sous-série.
On jouait avec des aînés à ventre rond et petites pattes.
Notre demi, un aîné, récupère la balle, contre-attaque…
L’ailier gauche est démarqué, le champ libre, c’est plié!
Eh bin, non! Rien du tout. Il a fallu qu’il tire, le bousin.
Je l’ai vu venir, j’ai gueulé : « Vas-y, Maxwell, fais péter! »
Il ne s’appelait pas Maxwell et il a fait péter et il a raté!
Moi, je n’en pouvais plus, je n’arrivais pas à respirer.
Je riais. Tout le monde me regardait. Je riais!

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Toute seule, comme une grande!

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

Devant moi, à trois places, une vieille dame, asphyxiée par son masque,
D’un pas bancal, chargeait, sur le tapis roulant, ses quelques affaires.
Quand je me suis réveillé pour enfin aller l’aider,
Il ne restait plus à charger qu’un pot de fromage frais.
Je l’ai rattrapée dehors pour m’en excuser et l’aider à , si vous voulez.
A charger ses courses dans le coffre de son auto d’hier.
Elle m’a remercié et a décliné mon offre, d’un sourire léger.
Elle me dit qu’il faut être, elle ne trouve pas le mot.
Enfin se débrouiller par soi-même. Je réponds: autonome.
Je lui demande son âge, si c’est pas indiscret.
Elle me répond 84, je peux vous le prouver.
Je lui dis: pas la peine. Vous êtes une merveille sur pattes!
Elle me sourit, son nez sort de son masque.
On se dit bonsoir et l’on rentre chez soi.

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

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A côté de l’enfant triste!

Chaque jour, chaque matin, l’enfant triste venait pleurnicher sur son banc.
Chaque jour, chaque matin, à la même heure, une vielle dame s’asseyait à ses côtés.
La bouche de l’enfant restait si fermée qu’il ne parlait jamais.
Alors, la vieille dame s’est mise à l’écouter, comme ça, en ne disant rien!
Longtemps, longtemps, cela dura longtemps.
Un jour, la vieille dame fit tomber ses clefs, tout à fait par erreur.
L’enfant triste se précipita pour les ramasser.
Il les lui tendit et la vieille dame lui dit : « Merci! ».

Ont-ils échangé un peu ensemble, par la suite?
Non, le lendemain à la même heure, la vieille dame s’asseyait près d’un enfant seul, dans un autre parc!

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En mode survie!

Son corps mince lové sous un rocher,
Il ne savait pas pourquoi il courait.
Il essayait de respirer, de se calmer.

Très jeune, à peine quatorze ans!
Il était sûr de fuir un danger.
Il allait dormir, là, un moment.

Et si, demain, ça recommençait?
Cela faisait longtemps qu’il courait!

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Ce n’est pas moi, 2!

Cacophonie sur esclandre ou pain bénit aux amandes?

Deux s’étaient faits remarquer pour leur gaieté.
Vois, ils sont là-bas, assis à côté de l’estropié!

J’espère que la vie ne te piquera pas du venin de Cagliostro.
J’espère que tu ne rencontreras pas un sournois, jouant les alter-égos.
On rencontre de tout dans le métro!

A gauche, à droite, en arrière!
Mais comment tu avances, ver de terre?

Décoloré, comme une pizza qui aurait dormi plus que nécessaire!


C’est encore mon stylo qui fait de lui-même.
Il veut écrire des trucs vicieux. Heureusement, je le freine!

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Micro-polar!

— Un truc facile au départ. J’étais payé pour bien le cogner parce qu’il dérangeait. « Qu’il s’en souvienne! »
Je le coince dans une ruelle, dans le noir.
Alors que j’armais pour le frapper, il a dit : « Regarde-moi! ».
Tout en moi s’est arrêté. Je l’ai regardé.
Dans ses yeux-miroir! Il a dit : « Bienvenue chez toi! ».


— Vous l’avez cogné, oui ou non?
— Non!

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Ce n’est pas moi, 1!

Il faut bien battre les gueux et leur casser les oeufs.
L’omelette sera plus facile à faire!

Un gravichon maladroit s’efforçait de remonter la pente.
Il avait beau se tenir tout droit, il retombait, à chaque fois.

A cause de la peur dans son ventre!

Je ne sais pas ce que tu as contre cet anchois-angora.
Il ne date pourtant pas des années 40!

Suivre la bulle du niveau, se mettre au niveau zéro.
Au niveau étrange, nuance!

— T’as compris quoi?
— Il ne faut pas que le camembert tombe dans la mer.
Un truc comme ça!

Ce n’est pas moi, c’est mon stylo.
Quand je rêvasse, il écrit n’importe quoi!

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Console-moi!

L’escalier descend,
J’avance lentement.
Je franchis des portes,
Traverse des écrans,
Pendant un moment.
Je n’ai plus d’escorte!

Je ramasse des bidules,
je bidouille des machins
Et j’en oublie la porte.
Et j’oublie la pendule
Et j’ai peur d’avoir faim,
Coincé, devant une porte!

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Sur le vent!

Garnement, un jour, j’ai attrapé une pensée qui passait.
Elle s’est vite insérée dans mon esprit pressé.
Elle a rongé mes entraves et s’est transformée en rêve-éveillé.
J’étais à l’âge où l’enfant vit dans le vent et n’écoute plus les grands.

Elle disait : « Tu le sais, toi, que tu peux voler! »

Je me suis exercé, en rêve, pendant tout un été.
Un soir, j’ai osé et je me suis lancé, du haut d’un clocher.
Je suis arrivé à planer et j’ai atterri sur le toit de la mairie.
J’étais vachement excité. Je vole enfin. Silence, surtout!
J’ai continué à m’exercer, très sérieux à l’entraînement.
Le vol, ça se passait pas mal. Au décollage, il ne fallait pas se rater!
C’était tellement vrai! Alors, un jour, j’ai tenté de voler dans la réalité.
Cela a marché un court instant et puis la gravité s’est manifestée.

Comment je procédais?
Dans une pente, face au vent, je cours un peu, pour l’élan.
Je ressens le vent. J’écarte les bras et appuie mes mains sur lui.
Je fais un bond léger et je me mets à décoller. Pas loin, au début.
Puis, de plus en plus! Je plane un peu comme un écureuil-volant.
Sauf que ce sont mes mains et mes pieds qui me portent.
Des fois, le vent est un mur et j’ai l’air d’un cerf-volant.
Des fois, je peux m’appuyer franchement et je vais de l’avant.

Depuis le temps, je me suis perfectionné.
Je plane encore un peu, de temps en temps.
Pour m’amuser ou parce que le vent m’a appelé.
Je passe au-dessus du village, cherchant où me poser.
Je regarde, d’en haut, la vie d’en bas. Je reste un moment.
Parfois, il y a quelqu’un qui est là, qui vole comme moi.
Puis, je repars chercher ce que je suis venu trouver.

Je suis peut-être un peu bête, mais encore maintenant!
Encore maintenant, je sens que je peux le faire en vrai.
Je suis particulièrement tenté, les soirs de grand vent!

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